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HELLFEST 2018, Vendredi 22 juin 2018, Clisson (44) – Part1

Vendredi, Jour J

Après la mise en bouche de la veille au soir, nous voilà ce vendredi sur le site pour assister aux premiers concerts du week-end. La météo est au rendez-vous, bref tout semble rouler pour ce premier jour. Le line up est copieux mais à plusieurs nous essayerons de couvrir un maximum de shows. Attention les chaussures de rando vont chauffer !

N.B. : Ayant assisté à une trentaine de concerts ce vendredi, nous avons décidé de découper en trois parties ce live report afin de ne pas effrayer nos lecteurs. Ici sont évoqués les 11 premiers. Suivront dans une seconde partie ceux vus à partir de 15h et enfin ceux de la soirée (entre 20h et 02h05…)

 

Après la claque The Butcher’s Rodeo, nous décidons de démarrer la journée avec Bukowski. La formation made in France a les honneurs de la Main Stage 2 et réussit à draîner une foule assez importante en cette fin de matinée. Le quatuor parisien délivre un rock alternatif semé de chant clair mêlé à un screamo efficace et des riffs tapageurs. Les titres dans la discographie du groupe  – riche de 4 LP en 11 ans de carrière  – sont taillés pour le headbanging même matinal. Un regret: 30 minutes c’est un brin court. On a hâte de les recroiser en club.

 

 

Au même moment sous le chapiteau de la Valley, c’est un ancien vaisseau stoner qui s’avance. Sons Of Otis. La formation de Toronto évolue au rythme de motifs ultra lents, oscillant entre rage dégoulinante et passages suaves à certains moment tant le tempo ralentit. Les longues notes s’étirent et s’étirent encore, flirtant parfois avec le vide sonore. On croirait assister à un duel au soleil, ou à un remake de L’étranger de Camus… après Bukowski, on démarre bien la matinée même si les Canadiens n’évoluent que devant un parterre restreint. Puristes et novices – moi-même, je découvre la formation pourtant vieille de 26 ans – semblent apprécier ce set aux marges d’un doom psychédélique.

 

Côté Main Stage, les Français précédemment cités sont suivis de près par la première découverte du festival, à savoir James Toseland  – ex-pilote de vitesse moto – et sa formation sobrement nommée Toseland… C’est avec beaucoup de pudeur que le groupe s’installe sur la grande scène et nous propose un set de trente petites minutes réunissant toutes les caractéristiques d’un bon band de hard rock. En effet, la prestation est simple, efficace et naturelle.

On retrouve dans le leader britannique un léger air de Myles Kennedy en terme vocal et des faux airs de Tom Cruise, tandis que les parties rythmiques sont efficaces et accrocheuses, avec une pointe mélodique très appréciable en ce début de journée. Les cinq musiciens s’en donnent à cœur joie, montrant de quoi ils sont capables en peu de temps et c’est un moment très agréable que nous passons en leur compagnie, ainsi qu’une excellente découverte, en espérant pouvoir les applaudir de nouveau en France prochainement.

 

Un saut au Temple me permet pendant quelques minutes de profiter du show de Darkenhöld. Show est le terme adéquat au vu des costumes portés par le groupe niçois. Voilà dix années qu’Aldébaran et ses acolytes proposent un black metal prenant pied dans un univers médiéval, proche de la geste mais à la sauce metal ! Ça carbure, ça hurle (doux euphémisme pour caractériser l’organe massif et versatile de Cervantès) et par petites touches, ici ou là, sur un pont, la mélodie pointe le bout de son nez, mais attention pour un temps compté, car derrière les titres redémarrent pied au plancher. Les amateurs du genre sont au rendez-vous et apprécient la démonstration des virtuoses.

 

À 12h15, les hostilités se poursuivent sur la Warzone avec les Spermbirds, groupe vu il y a 24 ans au Noumatrouff, à Mulhouse. Pour l’anecdote, ce concert de 1994 fut la “première fois”, en matière de programmation, de Kem Lalot (l’un des trois programmateurs des Eurockéennes, entre autres…). Je n’ai jamais écouté que l’album Common Thread (1990) des Allemands.

Leur fast punk hardcore fait mouche instantanément, le public en redemande…. Tout au long du set jalonné d’une quantité impressionnante de jumps, la formation – créée en 1982 et marquée par un petit hiatus entre ‘90 et ’93 – montre un plaisir non feint, presque palpable d’être encore là comme à ses débuts. Il y a quelque chose d’admirable dans ces groupes, qui, n’ayant jamais rencontré un vrai succès public, continuent à courir le monde presque 40 ans après leur formation. Good job !

 

Les groupes britanniques se succèdent sur les Main Stages en ce début de festival. Exit Toseland, welcome TesseracT ! Le quintet emmené par le chanteur Daniel Tompkins est une formation que l’on ne saurait précisément classer tant leurs influences sont diverses et variées. A première vue estampillé comme un ovni du metal expérimental et progressif, voire du djent, TesseracT nous propose ce midi une prestation tout en délicatesse, offrant un large panorama sur les différents albums du groupe. Le frontman dénote quelque peu avec l’instrumentale servie, c’est-à-dire que contrairement à ce à quoi l’on pouvait s’attendre, le chant est clair face à une musique très progressive et expérimentale, ce qui nous laisse pantois. Mais le charisme des musiciens est plaisant et l’on retournerait voir volontiers ce groupe. Pour certains le moment est propice pour faire une petite pause, un sitting, si ce n’est une première sieste…

 

(…) Je ne connais Dopethrone que de nom mais c’est typiquement le genre de formation ( à l’instar Ramesses, Teeth of Lions Rules The Divine, Orthodox, …) sous le gros son duquel j’affectionne tout particulièrement m’ensevelir, le casque sur les oreilles, volume à fond, dans la pénombre de mon bureau…

C’est lourd, pachydermique même… et pourtant, sous la Valley, en ce début d’après-midi, difficile de s’immerger dans le stoner / doom extrême des Québécois. Un problème de timing sans doute… plus tard dans la journée, le lendemain ou le surlendemain, le set m’aurait probablement scotché. Une envie cependant, celle de les découvrir plus avant…

 

Il est 13h30 et un monument s’installe sur la Main Stage 1. The Chris Slade Timeline est attendu comme le Messie en ce début d’après-midi en Enfer et c’est avec plaisir que nous accueillons la formation actuelle de ce batteur mythique. C’est avec une légère déception que nous découvrons que le groupe propose un set composé uniquement de reprises, soit 6 titres d’AC/DC, un de Pink Floyd et un emprunté à Gary Moore.

Dommage. Aussi, sur la fin du set pendant Highway to Hell, nous décidons de nous éclipser et déambulons à la recherche d’un petit en-cas, direction les nombreux stands de nourriture, toujours aussi variés. Finalement, histoire d’avoir le ventre bien accroché pour le reste de cette première journée, ce sera une tartiflette…

 

(…) Retour sur la Warzone pour les Hard-Ons et premier dilemme de ce vendredi : Schammasch jouant à la même heure au Temple. Ah l’ubiquité,… Love Is a Battlefield of Wounded Hearts a dû passer en boucle sur les platines de pas mal d’amateurs de power pop punk à l’époque de sa sortie en 1989.

Hard-Ons c’est un peu les Ramones australiens… mais des Ramones qui se permettraient des incartades fréquentes du côté du heavy metal voire du hardcore. Peter « Blackie » Black, Ray Anh et Keish de Silva, le trio originel ainsi que Murray Ruse à la batterie (Keish ne cumulant plus les postes de chanteur et de batteur) sont visiblement heureux de nous balancer un florilège de leurs tubes pendant une quarantaine de minutes : c’est direct et sans chichi, le public présent est conquis et moi avec. Au point où j’ai complètement oublié Schammasch !

 

Sur la Main Stage 2 c’est un super-groupe qui prend le relais, Sons Of Apollo. En toute modestie. C’est vrai qu’ici se côtoient une multitude d’ex- : Mike Portnoy ex-Dream Theater, Ron Bumblefoot Thal ex-Guns N’ Roses, Jeff Scott Soto ex-Yngwie Malmsteen, Derek Sherinian également ex-Dream Theater et Billy Sheehan, fidèle à Mr. Big (encore un super-groupe ; vous me voyez venir ?). Bien que récente, mais précédée par le pedigree de chaque membre, la foule est au rendez-vous et le quintet remporte un franc succès. Délivrant un metal progressif, le groupe propose des titres extraits de Psychotic symphony, leur album sorti en octobre 2017. Tout le monde semble d’excellente humeur pour le premier concert européen des Américains. Bref, ça joue et le public – petits et grands – est réceptif. Une belle première fois !

 

Toutes les occasions qui se sont présentées à moi d’assister à une performance des Lyonnais de Celeste et elles furent nombreuses, se sont perdues pour des raisons que je ne m’explique pas tant la réputation scénique du groupe me pressait de me rendre à l’un de leurs concerts. Celeste  – fort de cinq albums monolithiques à ce jour – c’est d’abord un concept : quatre musiciens dans l’obscurité la plus totale, des lampes frontales rouges et des assauts de flashs stroboscopiques. Mais, sur la scène de la Valley, un groupe qui joue l’après-midi, « à découvert », comme Oranssi Pazuzu le lendemain, ciao la mise en scène. J’avais prévu d’assister au show de Celeste pendant vingt minutes, puis de me rendre sous l’Altar pour me prendre une déflagration de death grind made in Benighted  – autre valeur sûre française vue deux fois déjà – mais non ! J’ai préféré me laisser écrabouiller par leur post black ? hardcore ? sludge ? enrubanné dans un épais panache de fumée, la seule vraie parade à l’omniprésente lumière de 14h30…

 

À Suivre les concerts à partir de 15h.

-Marion ARNAL, Fred, Benoît GILBERT

-Crédits photos : Benoît GILBERT, Éric

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