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NADA SURF + PEPITE, mercredi 7 février 2018, La Vapeur, Dijon (21)

Entre impatience, excitation et curiosité, l’équipe de Sensation Rock était à Dijon ce mercredi soir pour la réouverture de la Vapeur, ou pour l’ouverture de la nouvelle Vapeur, on ne sait pas trop comment dire. Même adresse, même convivialité – en dépit du froid dans le hall – et même plaisir d’être présent dans ce haut lieu musical de Bourgogne pour cette soirée d’inauguration.

Le passage au vestiaire, le détour par le food truck installé à l’extérieur particulièrement généreux sur la nourriture y compris un dessert nommé finger, dont la taille dénotait une anomalie anatomique au vue de la traduction du terme, et un passage au bar – il n’y a qu’à Dijon où sur la carte des consos la Kro côtoie des grands noms de la Côte de Beaune comme Savigny-les-Beaune ou Saint Romain! – entremêlés de diverses péripéties, discussions menées par des connaissances ou des auditeurs de l’émission, nous ont fait malheureusement manquer la première partie, Pépite, programmée en première partie ce soir.

Nous étions toutefois à l’heure et bien placés devant la scène pour voir Nada Surf s’installer et prendre possession des lieux, où disons-le prend place un public composé essentiellement de trentenaires et quadras grisonnants, avec quelques jeunes curieux de voir ce groupe historique des nineties et sa power-pop subtil et efficace.

 

 

La prestation est composé de deux sets. Durant le premier, c’est l’intégralité de l’album « Let Go », dont les quinze ans sont célébrés, qui est interprété en intégralité. Le bonheur est immense d’entendre successivement Blizzard of’77 en trio acoustique ou le magnifique Blonde on Blonde pour ne pas tous les citer. L’impression est celle d’une écoute passionnée et religieuse au coin du feu, comme si le CD inséré dans le lecteur prenait soudain vie et chair. Le public est ravi, la proximité est immédiate : l’usage même du portable est rarissime – ce fait est devenu presque une anomalie pendant un concert -, donnant vraiment l’impression d’un retour en 2002.

 

 

Le bouleversant Inside of love, l’énergique Hi-Speed Soul ou le grandiose Killian’s Red semblent déjà devenus des classiques, résistants particulièrement bien à l’outrage du temps. C’est ensuite le tour à Daniel Lorca de chanter en français Là pour ça, avant la fin du récital au son de Happy Kid, Treading Water et du superbe Paper Boats. Une occasion unique de découvrir en live pour la première fois certains morceaux de cette bande toujours aussi aimé en France, qui annonce une pause de 20 minutes avant la deuxième partie comprenant des « surprises » selon la promesse de Matthew : idéal pour voir DJ Kem prendre lui aussi possession des lieux, avant de transformer la salle en club plus tard dans la soirée avec d’autres classiques.

 

 

Au retour, d’entrée de jeu, les titres s’enchainent dans une ambiance rock et enlevée, donnant l’impression que les musiciens offrent une sorte de best of en live de leur carrière. En effet, à part Cold To See Clear, un des singles du dernier album, ce sont surtout des titres anciens qui sont à l’honneur ce soir. C’est le cas notamment avec le puissant Fire Cracker, ou Stalemate qui s’enchaine immédiatement avec le grandiose et intemporel Love will tear us apart de Joy Division. Nada Surf n’oublie jamais d’échanger avec le public, dans un français impeccable pour Matthew et Daniel, sur leur amour de la France, la joie de l’écriture ou l’inquiétude résultante de la situation politique américaine. Un titre sorti uniquement sur la version US de « Let Go », Neither Heaven Nor Space, est offert aux spectateurs, avant que l’album « Proximity effect » soit à nouveau remis à l’honneur avec le tubesque Amateur, dont les « Ouh-ouh-ouh » résonnent encore dans la grande salle. See These Bones conclut le set, avant qu’un ultime rappel composé du tube Popular, du succès Always Love et de Blankest Year concluent une prestation en tout point remarquable. Nous avions tous entre 15 et 20 ans ce soir, et ce groupe talentueux, accessible et sympathique – nous pouvons l’attester au bar après le concert ! – était un choix évident pour la réouverture de la Vapeur, à qui nous souhaitons beaucoup de succès et de belles émotions musicales.

 

  • Julien Lagalice

 

Crédits photo : La Vapeur de Dijon, Agnès Richard et Priscille Roy

 

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