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LESCOP, Echo

Deuxième album pour Lescop quatre ans après la révélation de son disque éponyme. Plongée dans une ambiance cold wave, autour de portraits musicaux issus de rencontres et de lectures, entre rigueur mathématique et punk « fantomatique ».

Le décor de ce second album serait une nuit sans fin, faite de rencontres de personnages se répondant d’un titre à l’autre (« un peu comme dans les romans de Bret Easton Ellis » affirme le chanteur). Chacun des individus est tour à tour mystérieux, mélancolique, solitaire ou dangereux. On commence par David Palmer, genre de double fantasmé du chanteur, et on se laisse facilement emporter par cette jolie ballade murmurée (et sifflotée avec sensualité). Sur le titre suivant, Dérangé, nous percevons ce qui nous avait plu chez le chanteur : paroles sombres, rythmes cold waves métronomiques autour d’une orientation mélodique très pop avec cette voix aussi familière que parfois inquiétante.

Les rencontres fortuites se poursuivent avec Mauvaise fille, nouvelle histoire intime d’une « sorcière de Salem », au rythme plus lent : histoire fantasmée, autobiographique, réalité ? Tout est possible selon l’imaginaire de chacun. Loeiza permet de retrouver cette belle mécanique rythmique (l’introduction fait penser au groupe The XX) où l’artiste se dévoile toujours romantique sombre, pour une fille qui « les yeux fermés, parle tout bas ».  Quelqu’un à qui penser continue cette interrogation sur l’autre, les sentiments, l’amour, dans un décor que l’on imagine aisément urbain, nocturne et métallique, comme un bel hommage à Daniel Darc. La nuit est le territoire familier du chanteur, qui y puise liberté et transgression, à l’instar du titre Suivie, faisant écho à une rencontre dont la véracité interroge autant que l’inquiétude qu’elle suscite : « Je te regarde depuis longtemps, du coin des yeux l’air absent »

Echo offre un joli titre aux sonorités froides «  elle t’appelle mais tu l’entends pas ; écoute sa voix tu l’ignores quand elle pleure pour toi », avant que dans la deuxième partie du titre déroule cette électro-pop croisant les fantômes de la cold wave des eighties. Un des meilleurs titres de l’album assurément.

Lescop se perd peut être légèrement avec des sonorités parfois complexes et apocalyptiques comme sur la chanson Insomnies, ou bien C’est la nuit, dernier titre de l’opus peut être à peine moins convaincant que cet album vraiment solide, qui fait de Lescop non seulement l’héritier d’Etienne Daho ou de Daniel Darc, mais aussi un des meilleurs représentants actuels d’un genre entre chanson française et new wave/punk, avec la Femme, Grand Blanc ou Feu ! Chatterton. Un album où dans chaque chanson, au gré des batteries organiques, basses hypnotiques ou guitares, c’est le désir qui se fait sentir, et dans notre époque si triste, on a envie qu’il rencontre beaucoup d’écho.

 

  • Julien

Artiste : Lescop

Album : Echo 

Label / Distribution : Pop Noire

Date de sortie : 21 octobre 2016

Genre : coldwave

Catégorie : Album rock

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