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FAT WHITE FAMILY, Song For Our Mothers

Véritable rebus de la génération Y, la Fat White Family balance leur 2e album contrasté, pervers et lumineux. Après l’ivresse des mondanités destroy de Champagne Holocaust (2013), voici l’after psychotrope de Song For Our Mothers, cocktail psychédélique de lendemains toujours aussi défoncés. Ces pouilleux transpirants de Brixton, qu’on dit nihilistes et enragés ont, malgré leurs efforts, un no future de stars. Jackpot…

 Le pub juste en dessous de l’appartement, qu’ils habitent tous ensemble (parait-il), dans le sud de Londres, doit connaitre quelques soirées agitées…Et si question recette, le taulier doit souvent se frotter les menottes, pour le reste, il est possible qu’il finisse par le regretter…Faut dire que ces spécimens comme voisins, ce n’est pas seulement un cadeau.

Kooks freluquets , narcotisés jusqu’au bout des cheveux, la drôle de famille à pour credo de dégueuler sur tout ce qui bouge (ou pas d’ailleurs), et de préférence en slip. Que ce soit les fans des premiers rangs de leurs célèbres performances live, en passant par Thatcher (évidemment), Johnson (London Mayor), les bobos végétariens, les identitaires écervelés, le rouge, le noir, et tout ce qui ressemble de près ou de loin, au conformisme extrême ou aseptisé dans lequel les puissants de ce bas monde nous ont calé bien à plat. A peu près tout en fait…

Une attitude ultra border-line carrément payante, qui n’est évidemment pas sans rappeler les éternels Sex Pistols, cultivateurs émérites de ce qu’on appellera le Punk buisness …Paradoxe ou stratégie, le résultat est le même…

Reste a savoir ce qu’ils ont dans le ventre et la caboche.

Outre l’esprit, la forme, qu’on a aisément saisi, c’est bien le fond, la musique qui nous intéresse.

Et c’est sur ce terrain a priori glissant que notre famille de crados dégénérés malins s’est avec génie affranchie de ses ainés. Un premier album brillantissime, adulés des critiques de tous poils, une réputation sur scène dépassant toutes les frontières connues de notre humble planète, jusque là tout va bien.

Fallait- il quand même convertir l’essai…

Et dès le premier titre de ce nouvel album, c’est le bingo.

Un clip glauque histoire de bien asseoir l’image, et un titre (Whitest Boy On The Beach), sorte de Kraut-Country noir et lumineux à la fois, obsessionnel, à la croisée des Cramps et de Suicide.

Le ton est donné, la prod étonnamment léchée et la surprise franchement délectable.

Ambiance confirmée par Satisfied, titre hypersexuel, aux faux airs Iggy Pop (nightclubbing) et qui a quand même la particularité d’être coproduit par Sean Lennon, fils de…C’est dire si sous leurs façades déjantées, ces sauvages destroy ne font pas tout a fait n’importe quoi. Enfin pas toujours…

Quelques titres totalement psychédéliques, aux intitulés indécemment provocateurs, plus ou moins noyées sous un tsunami de sons en tout genre (Goodbye Goebbels, Duce…), contrastent un peu les premières impressions…La faute au LSD sans doute…D’autres, a contrario, sont carrément improbables et fameux, comme ce Hits Hits Hits, disco psychotique désenchanté, ou encore le possédé Tinfoil Deathstar.

Une chose est sûr, les frères Soudi et leurs acolytes ne laissent jamais indifférents, et ce Song For Our Mother (à n’évidement pas faire écouter à sa mère) est à l’image de ses créateurs.

Bordéliques et nettement moins bon que Champagne Holocaust pour les uns, génial et tordu pour les autres (dont je suis), Saul Soudi à l’explication qu’il convient : « Si ti ne fais pas quelque chose qui divise, c’est que probablement tu fais quelque chose de faux… »

Vivement la prochaine tournée…

-Peterpop 

 

Artiste : Fat White Familly

 Album : Song For Our Mothers

Label/Distribution: Without Consent/PIAS

Date de sortie: 22/01/2016

Genre: Rock/Psyché/Garage

Catégorie: Album Rock

 

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