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SOAK, Before We Forgot How to Dream

Bridie Monds-Watson alias Soak, tout juste majeure, sort un premier album impressionnant de maturité. Précoce, ses errances folks vacillent entre légèreté et tragédie. Eblouissant…

Sous ses airs de garçon manqué presque bad boy et un nom civil tout droit sorti d’un recueil de Yeats, dont elle partage les origines, Soak (contraction de Soul et de Folk dit-elle) est déjà un véritable phénomène. A 18 ans à peine, la jeune fille originaire de Belfast, mais élevée à Derry, tristement célèbre pour son « Bloody Sunday », ne va sûrement pas tarder à tutoyer les sommets tant son talent est incontestable. Après deux EP’s remarquables et remarqués, le très sérieux Rough Trade Records n’a pas longtemps hésité avant de signer la gamine, tandis qu’elle écumait les skate parks du royaume avec sa petite guitare et son timbre chancelant (le skate, son autre passion)…
Dans la lignée des grandes songwriteuses, Cat Power ou PJ Harvey en tête et stars « seniors » de la catégorie, Soak déboule avec cet album émouvant, propre à bousculer sérieusement la hiérarchie.
B a Nobody , touchant hymne aux tourments teenagers, guitares et voix cristallines, pas tout à fait sortie de l’enfance, ouvre à merveille ce lumineux Before we Forgot How to Dream. S’ensuit un Blud, déjà présent sur son dernier EP, tout aussi réussi, oscillant entre angoisse et innocence badine post-pubère, qui rendrait beau n’importe quel jouvenceau éploré. Wait invite quelques cordes (violons et violoncelle), le chant s’éraille doucement, et rappelle vaguement quelque chose de Björk. Une sensation encore plus évidente à l’écoute du tragédissime Oh brother. Mention spéciale au légèrement rythmé Sea Creatures, un peu plus eighties, mélancolie douce qui a tout d’un tube en puissance pour amoureux de vacances (même si ce titre écrit en 2012, à quinze ans donc, avait vocation à conforter l’un de ses amis proches, en pleine crise d’ado). Les titres s’enchaînent, souvent folk minimaliste, tantôt teinté de chœurs théâtraux (Shuvels), ou dans son plus poignant appareil (Blind) comme autant de petites histoires, de petits chagrins plus ou moins inconsolables, et qui vous ramènent directement à l’âge de vos amours juvéniles contrariés. La nostalgie camarade…
L’ensemble est très beau, très émouvant, et il n’est pas étonnant de retrouver Tommy Mc Laughlin à la production, lui qui habituellement sévit au sein des Villagers, autres folkeux doués, qui a su donner force et contenance à cet album éblouissant de maturité feutrée. Soak n’est pas là par hasard, et on peut être certain d’entendre parler de ce petit bout de femme-enfant dans les années à venir.

– Peterpop

Artiste : Soak

Album : Before we forgot how to dream

Label/Distribution : Rough Trade records

Date de sortie : 01/06/2015

Genre : Folk/Pop

Catégorie : Album Rock

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