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INTERVIEW : THE ACID

C’est dans une ambiance décontractée et aérienne que nous retrouvions les membres de The Acid, quelques minutes avant leur passage sur la grande scène de la Rodia. Ils ont accepté de répondre à nos questions, entre humour et philosophie. 

SR : Vos morceaux sont composés de beaucoup de bruitages. Rien que dans Tumbling Lights, on entend les bruits de la nuit, des chouettes et des hiboux, la rue au dehors, le passage d’un vélo, une fermeture éclair de blouson… Pourquoi ce choix esthétique ?

TA : Je crois que c’est parce que la première chanson que nous avons écrite, Animal, a été enregistrée sur un téléphone. Donc il y avait beaucoup de bruitage à côté. C’est à partir de là que nous nous sommes dit “tiens, si on incluait ça dans d’autres chansons”. On voulait garder un peu la même ambiance sur tout l’album.

SR : L’atmosphère qui se dégage de votre musique invite à la méditation. J’ai lu que certains d’entre vous pratiquent le yoga. En quoi ça influe sur votre musique ? De plus votre musique a été qualifiée de chamanique. Vous retrouvez-vous dans cette définition ?

TA : Vous savez c’est très important pour nous d’être connectés à un monde spirituel. Chacun de nous a un monde spirituel qui lui correspond. Ça touche à tous les aspects de notre vie.  C’est bien pour ça que notre album s’appelle Liminal. Liminal c’est le premier état de conscience. Tout peut être qualifié de chamanique dans le monde. Pour nous c’est l’histoire d’une transformation personnelle. Et c’est un sujet qui nous intéresse, loin au-dessus des mondanités de la vie ordinaire.

SR : Vos clips sont très esthétiques. Il n’y en a pas un où il n’y ait l’élément liquide. Y a-t-il une raison à cela ?

TA : À part le fait que ça soit vraiment un médium qui rend très bien à l’écran. On voulait vraiment aborder les  quatre éléments. Pas seulement l’eau mais aussi l’humain, la nature. C’était crucial. Et parce que l’eau est également le premier lieu dans lequel on se trouve avant même d’avoir un état de conscience. The Acid 3

SR : Avez-vous une muse particulière dans la nature ? TA : Nous avons tous notre propre muse. L’eau et les expériences humaines par exemple. Pour l’anecdote c’est nous qui avons sauté dans le Doubs. Rire. Et nous avons nagé dans un lac à Genève.

SR : Est-ce qu’il y a une particularité autour de la lumière dans vos concerts ?

TA : Oui, par exemple il y a différentes projections sur un écran de film que nous Kate et Johnny ont réalisé. Plus un autre projecteur, mais la particularité du spectacle c’est que nous sommes quasiment toujours dans la pénombre. Et il y a de la fumée, qui, traversée par les projecteurs génère un effet de lumière.

SR : Qu’est-ce qui vous a poussé à composer des textes plutôt courts ?

TA : Avec nos paroles nous tentons d’atteindre le subconscient. Il n’est donc pas nécessaire de dire beaucoup de mots pour créer du sens. C’est aussi plutôt de la poésie, dans laquelle on peut dire beaucoup en très peu de mots.

SR : Vous êtes plutôt branchés par quel genre de musique ? Des artistes de prédilection ?

TA : Du jazz, les Talk-talk, Aphex Twin, un groupe australien appelé Mouvement. SR : Auriez-vous aimé faire la bande originale du film The Abyss? TA : Oui ! Un très bon ami à nous est à l’origine des effets spéciaux de ce film. 

SR : Est-ce que vous musique est faite pour être écouté dans une baignoire ?

TA : Oui (Rires) ! Et dans beaucoup d’autres endroits aussi. Tu fais référence à la scène de Breaking Bad où ils doivent détruire des corps à l’acide.

SR : Ce soir c’est votre dernière date, c’est quoi la suite pour The Acid ?

TA : Oui c’est notre dernier show en Europe, après on retourne aux USA  où nous sommes attendus pour jouer au côté de Alt-J. Ensuite direction Los Angeles pour quelques dates en solo, là où on a enregistré l’album. Puis on sera de retour en France pour le festival des Inrocks. Notre concert à Los Angeles est  le cimetière des franc-massons, où toutes les personnalités sont enterrées. Rire. Blague à part, c’est un très bel endroit. La scène est dans un temple, qui ressemble un peu à votre citadelle avec vue sur le cimetière. C’est apparemment hanté, mais nous allons les invoquer. Rire. Avec la Chanson Ghost. The Acid

Photos du collectif PixScènes.

Interview réalisée par Justine L’habitant.

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