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JONATHAN WILSON, Fanfare

Bella Union/PIAS/2013

Il y a des albums qui vous marquent, squattent votre platine pendant longtemps, se transmettent aux amis. Gentle Spirit, le faux premier album de Jonathan Wilson fût donc le disque de l’année 2011 pour vos serviteurs. Passé la découverte cet été de Dear Friend et Love To Love, soit deux chansons à tiroirs dévoilant un univers psychédélique, délicisieusement 70’s et californien, une dizaine de chansons s’offrent à nous.
Fanfare, c’est le titre de ce nouvel album. Une fanfare, c’est par définition une cohorte de musiciens jouant ensemble. Bien vu, puisque Jonathan Wilson s’est entouré de ce que l’on peut appeler la crème de la crème. Messieurs Jackson Browne, David Crosby, Graham Nash, Josh “Father John Misty” Tillman, Patrick Sansoone de Wilco au générique…Que du beau linge pour une plongée dans les 70’s. Et on y est dès le premier morceau-titre, à la fois floydien et soul. Wilson est ce musicien capable de faire d’une pierre deux coups et c’est ce qui semble être le pari de ce nouvel album. Sur Dear Friend, par exemple, il conserve cette bonne touche de psychédélisme (le break sous acide) en incluant une valse dans le couplet. Plus loin, Lovestrong fait se croiser le blues et la musique latine, un peu à la manière de Santana.
Avec Fanfare, le Californien d’adoption rend un hommage à la musique des 70’s mais quitte donc parfois l’ambiance de Laurel Canyon pour donner de nouvelles couleurs à ses compos. Wilson nous envoie une pépite dylanienne (Love To Love), s’ouvre au blues (Illumination est comme un appendice à On The Beach de Neil Young), dévoile de troublantes ballades folk (Desert Trip, Cecil Taylor) et embrasse une sorte de soul blanche faisant écho au Band ou plus récemment Ray LaMontagne (Fazon et Moses Pain). Il y a aussi l’ovni Future Vision qui convoque Father John Misty aux choeurs et nous replonge à l’époque de CSNY avant de faire le grand écart du côté de chez Supertramp).
Certes, la production est léchée, les harmonies vocales travaillées, l’album est homogène mais l’on ne parvient pas à être immédiatement happé par ces morceaux car ils s’installent sur la durée (les morceaux s’étirent de quatre à plus de sept minutes). Il nous faut l’apprivoiser. Puis, au fil des chansons, on commence à mieux cerner ce disque riche en solos de guitares, en invités, un disque référencé et tourné vers le passé.
Arrivant après un disque très largement célébré, Fanfare souffrira peut-être la comparaison mais demeure un formidable recueil de chansons à l’ambiance vintage et à l’atmosphère enfûmée. Un album quoi qu’il en soit indispensable à tout amateur de vinyle qui se respecte.

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