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TY SEGALL, Sleeper

Drag City/Modulor/2013

Décidément Ty Segall est un personnage atypique. Outre le fait qu’à à peine 25 ans le bonhomme a déjà publié une douzaine d’albums et autant d’EP, le petit protégé de John Dwyer (leader de Thee Oh Sees et fondateur du label Drag City) plutôt connu pour ses albums garage au son déjanté, trompe son monde et blance Sleeper un album 100% folk. Pari osé ou coup de génie ?
Apparemment cet album serait la réponse aux événements survenus au début de l’année pour Segall. Ce dernier a perdu son père récemment et les relations familiales ne semblaient pas non plus au beau fixe. Plutôt que de partir en thérapie, l’homme à tout faire a décidé de se retrancher seul dans son petit appartement accompagné d’une seule guitare acoustique, histoire de faire le pont de manière créative et ainsi d’exorciser son malêtre en enregistrant sans vraiment le savoir ce qui va devenir Sleeper.
Présenté comme ça, on se passerait volontiers la corde au coup, mais à l’écoute de Sleeper on découvre un nouvel aspect du blondinet qui maitrise les mélodies folk teintées d’espoir (Sleeper, The Keepers) autant que la country (The West) et le bon vieux blues façon psyché (6th Street). La pièce maitresse du disque demeure Come Outside qui très américana dans l’âme vous rentre dans la tête facilement de part sa mélodie simple mais néanmoins entrainante.
Loin de ce qu’il a pu faire jusqu’à maintenant, Ty Segall nous offre avec Sleeper un disque étonnant de sincérité sans pour autant tomber dans la parodie de l’album unplugged sans âme. Certainement le meilleur moyen pour lui d’aller de l’avant, ce disque très personnel se laisse écouter encore et encore et va devenir pour sûr un de ces albums à écouter tranquillement le soir en scrutant le plafond de sa chambre.

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