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LIVE REPORT: BEN HARPER & CHARLIE MUSSELWHITE, 47th Montreux Jazz Festival, Jeudi 11 Juillet 2013

A peine le pouvoir du

Et on remarque qu’il y a deux générations présentes ce soir, réunies par la musique. Une première d'”Anciens” (rien de péjoratif, je précise), dont l’adolescence a dû être bercée par la voix et le doigté de Bonnie Raitt. Et une seconde pour voir (voire revoir) l’indispensable Ben Harper. Honneur au dame et c’est donc l’Américaine qui ouvre la soirée. N’étant pas très au fait de la carrière de la chanteuse, je ne pourrai trop m’étaler sur sa prestation, bien que Bonnie Raitt a su régaler ses fans au vu des réactions autour de moi grâce à son show et à ses musiciens autant complémentaires que total maîtres de leurs instruments.
Harper-Musselwhite 3698L’heure est donc ensuite à Ben Harper et son nouveau compère, le légendaire Charlie Musselwhite. Ce n’est pas mon premier concert de Ben Harper mais l’intérêt avec notre homme sur scène comme sur disque est son besoin constant de se renouveler. Et on est donc impatient d’entendre les titres de Get Up!, dernier coup de génie paru en début d’année. Le blues coule dans les veines de Harper et on le trouvait jusqu’ici par petites touches tout au long de sa discographie. Et ce soir, le set lui est évidemment exclusivement dédié. Les 2/3 des Relentless7 sont de la partie pour faire office de backband, tout le groupe se tient en formation serrée au centre de la grande scène de l’auditorium qui a fait le plein. Ben Harper et Charlie Musselwhite entrent en piste et les premiers coups de slide sont lancés avec I Don’t Believe A Word You Say qui ouvre le show. Si le jeu du Tatoué nous laisse comme toujours bouche bée, on est aussi impressionné par le coffre de Musselwhite qui à 69 ans et une vie certainement chargée d’excès ne manque pas de souffle, que ce soit par son jeu d’harmonica que par sa voix grave quand il chante The Blues Overtook Me ou I’m Goin’ Home.
Toujours plein d’humilité, Ben Harper voit comme un honneur la chance de pouvoir se produire au MontreuxHarper-Musselwhite 3704 Jazz Festival et n’oublie pas de rendre hommage à Claude Nobs. Les titres s’enchainent et on se croit même parfois transporté de l’autre côté de l’Atlantique, là où le blues prend ses racines, que ce soit avec le classique blues Get Up! ou la chevauché noire et magique I Ride At Dawn. On frôle parfois même le garage quand le groupe entame Blood Side Out.
Voir Jason Mozersky empoigner une guitare à deux manches nous fait immédiatement penser à Jimmy Page, autre grand fan de blues. Pas étonnant alors d’entendre ensuite les riffs de When The Levee Breaks, pour une reprise d’anthologie du titre de Led Zeppelin. Des vieux titres comme Homeless Child ou When It’s Good sont même sortis des cartons pour se retrouver réarrangés à la perfection avec l’ambiance musicale du soir.
L’heure du rappel a sonné mais comme le titre We Can’t End This Way l’annonce, tout n’est pas encore fini. Et peut être pour le moment le plus poignant de la soirée: l’enchainement de la ballade acoustique You Found Another Lover (I Lost A Friend) et All That Matters Now, où Ben Harper laisse tomber le micro pour chanter a capella, un véritable gospel qui envahit tout l’espace de l’auditorium. Et qui montre que malgré tout le reste, c’est bien le chanteur l’Homme de la soirée.

Ben Harper vit et transpire la musique. Blues, Soul, Gospel, on aurait eu droit à tout ça ce soir. Un personnage humble et authentique, qui aura autant fait vibrer le canton de Vaud qu’au loin dans la Catalogne Française…

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