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INTERVIEW: HANNI EL KHATIB

Sachant qu’Hanni el Khatib était programmé au festival Décibulles, nous avons fait une demande d’entrevue plusieurs semaines auparavant. En l’absence de nouvelles jusqu’au moment de partir pour Neuve-Eglise, la bouteille lancée à la mer semblait s’être bel et bien perdue… Que nenni ! Quelques minutes avant le concert du Californien, j’apprends que la sollicitation est accordée ; l’entretien a lieu à l’issue de son passage sur scène.

 

Sensation Rock – Salut Hanni, comment vas-tu ?

Hanni el Khatib – Bien.

 

Sensation Rock – Que penses-tu de ton concert du jour au Festival Décibulles?

HEK – C’était un bon show.

 

Sensation Rock – Quelques petits soucis du côté du bassiste au début…?

HEK – C’était la faute du bassiste (rires). Ça arrive toujours dans les festivals. On ne fait pas de balance, on n’a pas d’ingé son. Je voyage très léger. Tu vois les gens attablés là-bas (il désigne du doigts ses musiciens et un autre homme à la veste rose en train de manger), c’est là toute ma bande. Je ne m’encombre pas d’entourage, je n’ai pas une grosse équipe, seulement moi et mon groupe.

 

Sensation Rock – Comment se déroule ta tournée estivale?

HEK – Bien. On débarque tout juste de Londres. On a joué hier à 20h, puis on s’en rendu en France. On est arrivé à 05h du matin, on a dormi dans une petite ville. On s’est levé, on a repris la route et on est monté sur scène directement. Demain, on joue à Dour en Belgique. Plus tard, on rentrera à la maison afin de faire quelques concerts à Los Angeles, puis retour dans mon foyer et après, un tout petit tour dans le Sud-Ouest (des Etats-Unis, NDLR), à Santa Fe, … Et enfin une nouvelle tournée européenne en octobre. En France, notamment à la Cigale à Paris, un très beau lieu.

 

Sensation Rock – Pas trop fatigué du coup?

HEK – En tournée, c’est normal.

 

Sensation Rock – Est-ce un challenge pour toi de jouer en France ?

HEK – Non. Jouer en France c’est plus simple qu’ailleurs. Les fans sont au rendez-vous, avec une base solide. Il y a des hauts et des bas, mais les vrais fans sont toujours là.

 

Sensation Rock – Qu’écoutes-tu sur la route ?

HEK – À chaque tournée, je change. (Il sort alors son smartphone et commence à fouiller dans sa playlist composée sur Spotify. Il me montre une liste longue comme un bras). Il y a ça que j’aime bien, Dr. K. Gyasi & Noble Kings. C’est une chanson très cool, environ 20 minutes (sourire).

(Dr. K. Gyasi & Noble Kings, Efie ne fie, Nyankonton Nko Nya medley)

 

Sensation Rock – Depuis janvier, tu as publié un nouveau disque, Savage times. Peux-tu revenir sur sa création ?

HEK – En mai (2016) j’ai sorti un EP, puis en juin un autre, juillet… J’écrivais, l’enregistrais et je publiais de la musique en même temps. Quand j’ai fini, tout le monde m’a dit que je pouvais envisager un album à partir de mes différentes productions. J’ai donc décidé d’en faire une collection comme un bootleg. (…) J’avais fini de tourner, tout le monde avait besoin de faire une coupure. Pendant ce break, je suis rentré chez moi puis en studio pour commencer le projet comme co-producteur avec cet homme à la veste rose (Jonny Bell, l’homme attablé avec le reste du groupe).

 

Sensation Rock – Cet album est un mélange d’électro, de disco, soul, etc.  Quelles ont été tes influences lors de l’enregistrement ?

HEK –Tout m’a inspiré (rires). Chaque jour en entrant en studio, je voulais travailler un nouveau style musical qui m’inspirait. Quand tu fais un album, tu peux penser à un concept, au son, … et finalement faire du son un concept, c’est une chose qui me paraissait géniale.

(Hanni el Khatib, Paralyzed)

 

Sensation Rock – Moonlight était donc un album de transition?

HEK – Oui. Moonlight m’a appris comment travailler en studio, comment trouver un son, comment produire, enregistrer d’autres instruments, tout cela par moi-même. Le deuxième album avait été fait avec un producteur, le premier dans ma chambre, … (rires).

 

Sensation Rock – Tu as travaillé avec Dan Auerbach. Quel est ton meilleur souvenir avec lui?

HEK – On est toujours amis. On a plein d’histoires ensemble. C’est drôle de faire de la musique avec lui car il est très bon et il est très rapide en studio. Il m’a appris à être plus efficace pour choisir des idées.

 

Sensation Rock – Penses-tu retravailler avec lui prochainement?

HEK – Il est très occupé actuellement.

 

Sensation Rock – Par le passé, tu as interprété un titre plutôt ancien, You rascal you. Connais-tu Serge Gainsbourg?

HEK – Oui, il en a fait une version reggae…

 

Sensation Rock – Vieilles canailles.

HEK – Oui c’est ça. Tu sais, j’ai fait une reprise de Vieilles Canailles avec Raphael à Taratata. C’était sympa (rires).

 

Sensation Rock – Connais-tu d’autres titres de Gainsbourg?

HEK – Bien sûr ! Mon groupe et moi, nous adorons Serge Gainsbourg. Il y en a une, son titre m’échappe, attends! (il se replonge dans Spotify) Pendant la balance, on fait une reprise d’une musique de BO. Requiem pour un con (BO du film Le Pacha, NDLR). Une batterie excellente, une ligne de basse cool, la voix, …

(Serge Gainsbourg, Requiem pour un con)

Sensation Rock – Ecoutes-tu d’autres artistes français?

HEK – Oui, Plastic Bertrand (sourire) ; il y en a tellement. Nino Ferrer (il me fait écouter un extrait de Looking for you). (…) J’ai une compilation des groupes punks français à la maison en vinyles. Ça date des années 70-80, je ne connais pas leur nom, ils ne sont pas très connus (nouvelle plongée dans sa playlist qu’il m’invite à rejoindre car il l’alimente en permanence). Tu connais le père d’un des deux Daft Punk ? (…) Il a fait ça. (Il se tait et laisse jouer Yama Yama de Yamasuki Singers, NDLR). C’est vraiment cool !

(Yamasuki Singers, Yama Yama)

 

Sensation Rock – Avant de partir, verras-tu un concert ce soir?

HEK – Après l’interview, j’irai bien voir Last Train. On a déjà joué ensemble une fois ; ils faisaient un concert dans un tout petit bar.

 

Sensation Rock – Je te laisse le mot de la fin.

HEK – Je produis pas mal de groupes en ce moment. Il y en a un nouveau appelé Pinky Pinky, composé de trois filles qui se sont rencontrées au lycée et fraîchement diplômées. Elles font du rock comme dans les 70’s. Quand je rentre, on va bosser sur leur nouvel EP et on le publiera avant mon retour en France au mois d’octobre. Si je compte bien, on a un mois pour tout boucler.

(Pinky Pinky)

 

Merci beaucoup au Festival Décibulles, notamment à Marie en charge des relations avec les médias, pour avoir permis cette entrevue et à Hanni pour le temps partagé.

 

-Benoît GILBERT

Crédit photo : Benoît GILBERT

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