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PIXIES + LP, mercredi 02 août 2017, Parc des Expositions, Colmar (68)

Quelques jours après un passage par la Suisse à l’occasion du Paléo Festival, la bande emmenée par Franck Black pose le temps d’une soirée ses bagages à Colmar afin de livrer une trentaine de titres à une foule électrisée. Retour sur cette nuit au cœur de la Foire aux Vins 2017.

 

La soirée démarre avec Laura Pergolizzi, bien plus illustre sous son acronyme, LP. Initialement, l’artiste devait tenir une conférence de presse à 18h. Sans raison aucune, elle fut annulée à la dernière minute et renvoyée au créneau du changement de plateau… Avec un planning non-stop « concert > conférence de presse > concert », seuls les amateurs de triathlon se régaleront ! (…) C’est une femme androgyne, fin(e) comme une corde de mi, qui traverse la scène lançant son set avec des titres pop comme Muddy Waters et Other people. Devenant de plus en plus à l’aise bien que portée par un trio peu démonstratif, la frêle américaine dévoile toute sa capacité vocale, multipliant les sifflements tel un étrange oisillon caché derrière une paire de lunettes de soleil et une abondante chevelure noire frisée. L’assistance aux abords des crash-barrières, tenant des messages d’affection en anglais ou en allemand, lui est toute dévolue et reprend à l’unisson tous les titres jusqu’à ce que le tube Lost on you parachève cette première partie.

Peu avant 21h30, la foule vacille. Les Pixies arrivent. Allons directement à l’essentiel : quelles différences notables a-t-il avec la prestation du Paléo ? Les t-shirts sont moins chers à Colmar qu’à Nyon ! Plus sérieusement, c’est une nouvelle fois un spectacle généreux qui nous est servi. Plus de trente titres sont au menu d’une liste partiellement différente d’il y a quelques jours. Ce soir est encore un condensé de la discographie des Bostoniens. 6 titres extraits de Head carrier sont joués, dont Baal’s back et Tenement song (non proposés en Suisse). Idem avec Nimrod’s son, Levitate me et Ana. Ce qui, plaçons nous dans la peau d’un fan susceptible de suivre les Lutins sur les routes européennes, est un véritable plaisir d’assister à une représentation renouvelée soir après soir. Exit aussi l’introductive Gouge away (reléguée finalement en 6e position); sur son électroacoustique, Franck, qui a fait tomber les lunettes et le costume ce soir, égraine lentement les accords de Where is my mind ? D’emblée ! Que ceux qui ne connaissent que ce titre, soient soulagés : ils peuvent tourner les talons passés les 3 minutes 51 et acquérir un jacuzzi dans l’un des halls voisins ! (…)

Depuis la fosse, le groupe paraît plus serein, les échanges et les sourires entre eux plus nombreux (gardons toute de même la mesure, les dialogues n’ont pas excédé trois petites phrases !). Arborant toujours son énorme fleur synthétique sur la tête de sa 4-cordes, la bassiste argentine a magnifié les chœurs et l’hésitation perçue à Nyon ne fut pas de mise ce soir lors de Bel esprit, All I think about now ou le point d’orgue Into the white. Quant à Santiago, il est plus dans le coup, circule davantage et se plait lors de la bordélique Vamos à faire glisser sa casquette sur ses cordes, déversant par la même des sons râpeux et distordus. Et côté public ? Si au Paléo, le concert fut plutôt calme, y compris dans les premiers mètres, à Colmar il n’en fut rien. Au sein de la fosse du théâtre de plein air, désordre, pogos et sueur furent les maîtres-mots. Lors des cavalcades punks, à l’instar de Crackity jones, la foule compacte se déchire au gré des spectateurs exaltés et excessivement poisseux. Question parité, les spectatrices ne sont pas en reste!

Le temps passe bougrement vite avec ces musiciens passés maîtres dans l’art d’accommoder mélodies imparables (Caribou, Monkey gone to heaven), dissonances (Hey, No. 13 baby, Debaser, …) et sauvagerie primaire (Something against you). Finalement Winterlong, ponctue avec plus de délicatesse ce concert. C’est le dégagement d’un épais panache de fumée qui annonce le rappel Into the white, au cours duquel le groupe semble se volatiliser. David Lovering dispense les derniers coups sur sa caisse claire et ses cymbales avant que les quatre musiciens réapparaissent afin de saluer comme un seul homme la foule.

 

Ce soir encore, nous avons assister à un show mémorable. Plus d’un quart d’heure après la fin, la fosse encore en nage peine à se vider. Nombreux sont ceux en quête d’une relique, espérant ramener une sacro-sainte setlist, voire mettre la main sur un mythique médiator que les roadies daigneront enfin jeter en direction des fidèles…

 

Setlist des Pixies

Where is my mind ?

Nimrod’s son

Mr. Grieves

All the saints

Ed is dead

Gouge away

Bel esprit

Classic masher

Wave of mutilation

Rock music

Baal’s back

Crackity jones

U-mass

Cactus

Tenement song

Head on (reprise de The Jesus and Mary Chain)

Caribou

Hey

All I think about now

Debaser

I’ve been tired

Something against you

Isla de encanta

Monkey gone to heaven

Levitate me

No. 13 baby

Ana

Here comes your man

Vamos

Winterlong (reprise de Neil Young)

Rappel

Into the white

 

-Benoît GILBERT
NB: N’ayant pas été accrédités pour photographier les concerts de la FAV, nous ne pouvons illustrer ce live report. En espérant que nous puissions vous proposer des clichés l’année prochaine pour l’édition 2018.

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