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INTERVIEW : LOS DISIDENTES DEL SUCIO MOTEL

Dimanche 18 juin 2017. Je débute ce dernier jour au Hellfest avec l’interview de Los Disidentes Del Sucio Motel, groupe ayant ouvert la veille sur la scène de la Valley. Alors qu’ils entament leur déjeuner, je fais le point avec Nicolas Foucaud (guitariste et chanteur), Daniel Scherding (claviériste et chanteur) et Grégory Hiltenbrand (batteur) sur leur participation au festival.

Sensation Rock – Alors quelles sont vos sensations vis-à-vis du festival depuis votre arrivée ?

Grégory Hiltenbrand – Depuis que l’on est arrivé, on a découvert le nouveau site du Hellfest. On n’était plus venu depuis quelques années. C’est grand, c’est très (très) bien organisé. C’est beau, c’est graphique la nuit. C’est incroyable ! Pour faire la transition avec notre set, on a halluciné par rapport au nombre de personnes qui sont venues nous voir hier matin sur la Valley en ouverture. On a passé 30 minutes inoubliables. Franchement, ça fait une dizaine d’années que l’on tourne, là c’est un énorme moment dans notre carrière et personnellement, ce qui se vit sur une telle scène devant autant de personnes, c’est extrêmement rare.

Nicolas Foucaud – Tu ne peux pas te lasser de ça. J’espère que les gens et les musiciens qui font ça toute l’année ne se lassent pas d’avoir un tel échange avec la foule, c’est une chance inouïe. C’est extraordinaire. On a aussi connu pas mal de stress. Je te passe les détails, mais on a eu quelques petits pépins techniques à régler, qui nous ont obligés à nous coucher à 4 heures du matin… la veille de jouer. Et le jour même aussi, deux minutes avant de commencer, l’écran vidéo ne marchait toujours pas à cause d’un câble qui déconnait. Donc, grosse panique à bord. Une fois que tu as joué, tu deviens un festivalier comme les autres, tu profites.

SR – Vous qui étiez déjà venus comme festivaliers, qu’avez-vous vu comme changements?

Daniel Scherding – On a joué en 2011 au Metal Corner et entre ces deux dates, la différence est énorme. Selon moi, ça n’a plus rien à voir. Le batteur est venu l’an dernier c’était déjà plus évolué. On a l’impression d’être au Disneyland du métal (rires). C’est superbe, c’est excellent. L’ambiance, les décors, l’organisation, …

Nicolas – L’accueil du côté VIP, des loges fut génial. Toute l’équipe est sympa, les bénévoles, etc. Tout le monde est souriant, agréable, content d’être là. Il faut le dire : chapeau bas !

SR – Comment avez-vous fait pour être à l’affiche du Hellfest ?

Nicolas – C’est une démarche classique. Notre précédent label nous avaient déjà mis le pied à l’étrier pour l’album Arcane (2013), mais ça ne s’était pas fait parce qu’il est sorti entre deux wagons de festivals et on n’était pas tombé dans la bonne période de programmation. On a laissé passé trois ans comme ça, on a continué notre vie de groupe, à envoyer régulièrement de la news, montrer que notre projet existe, … Et puis Baloo, notre bassiste, qui était bénévole l’année dernière – et cette année aussi – a tout simplement envoyé un mail à Yoann (Le Nevé, co-fondateur du Hellfest avec Benjamin Barbaud, NDLR), présentant le groupe et sachant qu’il nous avait déjà repérés avec le disque précédent. Il lui a aussi donné Human collapse en espérant qu’il aime. Yoann ne nous a pas donné de nouvelles pendant plusieurs semaines et un jour, Baloo a reçu un mail disant « je crois que je vais faire les Disidentes cette année. »

Daniel – On était comme des oufs !

Grégory – L’info est tombée entre octobre et novembre. Tu as le temps de cogiter et ensuite tu te demandes comment on va l’annoncer, parce qu’être au Hellfest ça se travaille en amont !

SR – Comment le public a-t-il réagi à votre prestation ? Il était 10h30.

Daniel – On se fait tous une idée mentale de comment ça va être et on espère tous avoir 1000, 2000, 3000 personnes … Bref, quand tu joues les premières notes et que le public se lève et qu’il y en a encore qui arrive, tu hallucines ! C’était comme dans un rêve.

Nicolas – Pareil pour moi. C’est difficile de conquérir un public, certains sont sûrement là pour voir le groupe par curiosité. Ce qui m’a mis dans ce set tout de suite c’est qu’en montant sur scène, j’ai juste levé la main, la foule a hurlé à fond. Tu te dis que ça va bien se passer, qu’ils sont bienveillants et qu’ils ont envie de kiffer. Le concert c’est un principe d’échange entre les gens : si le public est chaud, t’as déjà fait 50% du boulot. Ça met en confiance. Ensuite, c’est à toi d’assurer.

Daniel – Un des plus beaux concerts de notre vie …

Grégory – Pour moi aussi. C’est pas tous les jours que l’on peut jouer devant autant de monde (…). Ça fait chouette dans le CV. Dans ta carrière de musicien, c’est une étape.

Nicolas – Apparemment, il y a eu pas mal de bouche-à-oreille au camping, du genre ” demain matin, the place to be c’est la Valley “. Il y avait du monde jusqu’au bout, waouh !

SR – Et après le concert, quel est votre planning jusqu’à la fin du festival ?

Nicolas – Tu es également là pour défendre ta promo. Ça serait trop bête de se trouver dans un lieu au potentiel communicatif aussi énorme que celui-ci et de ne rien faire… Évidemment que l’on profite aussi du festival comme festivaliers en voyant des groupes, mais il faut bosser aussi. On a une équipe d’attachés de presse qui nous a calé des interviews. Après toi, on en a encore 5 ou 6 cet après-midi.

SR – Quels concerts vous ont marqué ?

Nicolas – Je suis très respectueux de Devin Townsend, c’est un Monsieur. On a été voir une partie du set sur la Main Stage, on a été très impressionné par la qualité du personnage. Cette maîtrise vocale ! Ensuite Red Fang, super ambiance. Ils ont fini avec Prehistoric dog, c’était cool. Baroness, également. On a découvert la nouvelle guitariste, très charismatique …

Daniel – Elle dégage quelque chose d’impressionnant, une énergie énorme. Comme si c’était naturel pour elle…

Nicolas – John (Dyer Baizley, leader du groupe, NDLR), il faut la garder ; elle est bien ! (rires) Sinon, Ultra Vomit.

Daniel – Ouais, c’était un très bon moment. C’était blindé.

Nicolas – Mars Red Sky. Je suis vraiment fan. Avec la fatigue de la veille, la chaleur, le bruit et la bière, c’était hypnotique. La basse de Jimmy, je l’ai sentie dans tout mon corps.

Daniel – Steel Panther. Notre guitare est fan. Je n’avais jamais vu en live, seulement écouté quelques disques. Ça prend une dimension totalement différente sur scène. Les personnages sont vraiment très cools (…) ils ne vieillissent pas (rires). Plus sérieusement, ils sont forts vocalement. Un moment, ils sont allés sur cette avancée de scène à trois et il n’y avait qu’un micro, c’était bluffant.

Grégory – Le travail …

Nicolas – La rigueur … Et pour finir, hier soir je suis allé voir Primus. Gros respect pour Les Claypool. Je ne peux pas dire que j’aime tout chez eux, mais je respecte la carrière du groupe. Finalement, je suis resté pendant tout le concert. Je me suis laissé emporter par leur univers décalé et cartoon.

SR – Du coup, la meilleure scène niveau programmation, c’est la Valley ?

Tous en chœur – Bien sûr ! (sourires)

Grégory – Alcest a aussi fait un énorme set au Temple. Sur la Main stage, j’ai vu un petit bout d’Aerosmith. Bon il y a des trucs clichés, etc. Mais j’ai trouvé que Steven Tyler était très cool.

Nicolas – En dehors sa moustache … (rires) Airbourne, on a trouvé ça très cool également.

Grégory – Airbourne, les mecs sont à 200% tout le temps. Sur Stand up for rock’n’roll, les mecs ont headbangué du début jusqu’à la fin. Je ne sais pas comment ils font au niveau des cervicales.

SR – Tu l’as dit : le travail …

Grégory – Tous les matins ils se font 10 minutes de headbangings devant la glace (rires).

SR- Quels sont les artistes que vous avez croisés ? Avec qui vous avez échangé ?

Nicolas – On a rencontré John Dyer Baizley (Baroness) avant de l’avoir vu jouer. J’ai croisé le leader d’Opeth, les gars de Steel Panther…

Grégory – J’ai vu John Garcia, je lui ai parlé à table (…)

Nicolas – On l’avait déjà rencontré l’année où l’on avait joué au Metal Corner. Il était avec Kyuss Lives !, … avec Brant Bjork, mister Cool ! (…) Hier j’ai joué de la guitare au stand Gibson avec un groupe anglais, on a fait des reprises mais je ne pourrais pas te dire qui ils étaient.

SR – Après le festival, quelle est la suite de la promo de Human collapse ?

Nicolas – Mercredi 21 juin on fait la grande scène de Sélestat pour le Fête de la Musique avec Solstafir, puis Chez Paulette le 1er Juillet avec les Guérilla Poubelle. On est aussi en train de monter une tournée pour fin octobre-début novembre ; une date à Tours est déjà calée. Une aussi dans le Sud de la France. D’ailleurs, on cherche encore des dates. Vous pouvez écrire sur la Page Facebook du groupe. (…)

On rêve de tourner aux Etats-Unis l’année prochaine, via notre label actuel Ripple. C’est en projet, mais rien n’est calé et on ne s’emballe pas car ça sera difficile à monter. Outre les dates, la logistique pour le prêt de matériel, il y a la question des visas. On ne peut plus comme par le passé monter une tournée à l’arrache. La douane peut facilement te refouler chez toi si t’as pas ton visa professionnel! On étudie le truc sérieusement.

SR- Le mot de la fin ?

Nicolas – Merci ! Merci à toi déjà… Merci au Hellfest pour leur accueil, c’était super. On espère revenir très vite et merci au public de la Valley qui nous a fait un accueil mémorable.

Daniel– Merci au Hellfest, au public et à toi.

Grégory – On a posté les vidéos de Human collapse sur Youtube. Ça vous donnera davantage de clés pour comprendre le concept de l’album. Il y a aussi les paroles. Tout est là.

-Benoît GILBERT

Crédit photo : Benoît GILBERT

Merci à Guillaume Bernard et Pat de Klonosphère pour avoir permis cette interview et bien sûr, merci aux LDDSM pour leur bonne humeur!

 

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