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THE AMAZONS, The Amazons

The Amazons. En tout modestie, un nom prompt à la démesure : infranchissable quand il s’agit du fleuve ; farouches à l’évocation de ces guerrières capables de se trancher le sein afin de tirer à l’arc (!) ; mastodonte s’il l’on pense à la vente en ligne, et caetera. Côté musique, The Amazons apparaissent comme la dernière coqueluche du rock indé made in Britain. Deux ans après des débuts très remarqués, le groupe lâche de son 1er opus éponyme. Mais problème, comment parler de nouveauté avec des morceaux qui sont depuis des mois parmi les plus jouées dans mon lecteur ? … Mission difficile, mais pas impossible. Comme Pénélope (la mythique Grecque, pas la Galloise qui reprit ses études lasse de l’absence de son mari), brodons.

Un groupe qui hante ma playlist depuis des mois …

 

Personnellement découverts au stade Bonal de Sochaux en février 2017 lors du Festival Génériq, les Anglais m’avaient laissé une très forte impression (voir le live report réunissant ledit groupe, Holy Two et Last Train). Un son épais, des chansons percutantes et des mélodies capables de s’ancrer durablement dans ma mémoire, bref cette formation de la périphérie londonienne vieille de 36 mois (…) m’avait séduit. Puissante et agréable à de nombreux égards (notamment lors des chœurs), la voix du charismatique Matt Thomson n’était toutefois pas classieuse et tant mieux. Emplie de tremolos et à l’intonation proche d’un certain John Lydon, elle conférait déjà une esthétique punk au répertoire du groupe.

Tout comme les Last Train, qui ont accouché de leur 1er effort il y a quelques semaines de cela, The Amazons proposent en ce mois de mai leur LP en s’appuyant sur des titres déjà connus. En effet sur les 11 morceaux qui composent cet opuscule, 7 sont des valeurs sûres précédemment éditées sur des EPs et rodées lors de prestations passées. Il s’agit, et dans l’ordre chronologique, de Junk food forever, Ultraviolet, Something in the water (pour l’année 2015), Stay with me, Little something, In my mind (délivrées en 2016) et de Black magic (en ce début d’année).

 

Aspect positif à la première écoute : les Anglais n’ont pas plaqué telles quelles ces pistes et En Avant Guingamp ! Non, elles ont été rejouées et le mixage a été repensé, évidence révélée dès la sortie du premier single, la remarquable et entraînante Junk food forever. Le son s’est densifié et la réverbération s’est invitée (un brin déroutante au premier abord de cette nouvelle version, mais peu importe). Bref, quand Stay with me ouvre cet album, ce dernier démarre bille en tête avec des sonorités énormes et une énergie phénoménale. Ce morceau pêchu a tout d’un coup de fouet pour vous réveiller le matin. De même la puissance est également au rendez-vous avec In my mind, mon titre préféré. Le riff est redoutable et le refrain imparable. Remixée, elle a tout d’une grande chanson pop rock. Le même traitement ayant été appliqué à Ultraviolet, Little something et Something in the water, ces pistes apparaissent aujourd’hui comme de « nouveaux » singles capables de promouvoir ce remarquable 11-titres.

 

… et qui offre quelques nouvelles pépites.

Cette nouvelle production a épousseté des petits bijoux qui avaient déjà fait leurs preuves depuis 24 mois en donnant plus de présence notamment à la section rythmique réunissant Joe Emmett derrière les fûts et le discret Eliot Briggs à la basse, ainsi qu’aux parties leads de Chris Alderton.

Oui, mais quid des nouvelles chansons ? Au nombre de 4, elles sont conformes aux précédentes perles délivrées par le quatuor. La mélodie (sur Raindrops) et les accents pop rock (Holy roller et sa guitare folk) se mélangent adroitement avec des sons durs (Burn my eyes est un titre robuste et grunge qui aurait pu être interprété par Dave Grohl). Toutefois et selon moi, il me faudra du temps pour qu’elles infusent et soient aussi saisissantes que leurs aînées. Quand vient le tour de la dernière piste, Palace, la surprise de ce piano-voix est totale devant tant de fragilités et de tremolos dans la voix qui autorisent une lointaine guitare à faire retentir quelques notes délicates afin de refermer cet album. Là encore, Nirvana et son Something in the way ne semblent pas loin, dans cette proximité entre cette conclusion sublime apportée à un album rugueux. Mais attention, comparaison n’est pas raison.

Ajoutons enfin qu’une version Deluxe est également disponible avec 6 titres interprétés en version acoustique, à savoir In my mind, Junk food forever, Raindrops, Black magic, Ultra violet et Little something. La première citée était déjà disponible il y a quelques semaines et montrait que le groupe était capable de réinterpréter ses titres dans une formule bien plus sobre, quasi Unplugged …

 

Réelle sensation du moment, The Amazons est une formation en passe de devenir incontournable dans le paysage indie rock. Après un décollage rapide et comparable à celui des Royal Blood en 2014, l’agenda des natifs du Berkshire s’est rempli à vitesse grand V cette année, avec des passages prévus aux modestes festivals de l’Ile de Wight, de Glastonbury, Reading, Leeds,… à travers toute l’Europe et également au Japon. To be continued…

  • Benoît GILBERT

Artiste : THE AMAZONS

Album : The Amazons

Label/distribution : Fiction Records

Date de sortie : 26/05/2017

Genre : indie rock

Catégorie : Album rock

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