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SAMPHA, Process

L’homme dans l’ombre des artistes qui a notamment collaboré avec Kanye West, Drake, Frank Ocean, Solange et SBTRKT, s’est finalement décidé à se dévoiler. Nous voilà donc avec Process, son premier album sorti au début du mois de février. Et on ne peut que lui être immensément reconnaissant pour cet excellent album.

Sampha sait magnifiquement jouer avec les genres et les émotions à travers un voyage dans son enfance et son fort intérieur.

 

Blood On Me, 2ème titre du long EP est une musique rythmée, frappée par diverses percussions. Sampha halète dès qu’il commence à chanter, l’atmosphère est pesante et angoissante. Il est pourchassé par ses démons intérieurs et ses peurs. Les choeurs en arrière plan sont comme des plaintes, des voix dans sa tête, un tourment d’angoisse qu’il essaye de ne pas écouter et dont il essaye de s’échapper. On ressent qu’il a travaillé sur le ton de sa voix et les paroles sont remarquablement bien choisies : “They said there’s somethin’ bleedin’ in me, Somethin’ screamin’ in me, Somethin’ buried deep beneath”.

 

Kora’s Strings est également mouvementée. Un début presque oriental auquel vient s’ajouter les percussions et de l’électronique. Même si le morceau est entraînant, celui-ci évoque la souffrance de sa mère, morte d’un cancer en 2015 : “You’ve been with me, you’re my angel, please don’t you disappear”.

 

Dans (No One Knows Me) Like The Piano, l’un des singles de l’album, Sampha remémore son enfance. La musique est dédiée et adressée au piano, cet instrument qui a joué un rôle important dans sa vie et dont il est extrêmement attaché : “oh you arrived when I was three years old”. La combinaison voix/piano fonctionne à merveille et suffit pour nous émouvoir.

 

Le piano est l’instrument de prédilection pour Sampha et est aussi également très présent dans Take Me Inside, morceau plus triste et plus lent de premier abord jusqu’à que l’on se fasse surprendre par l’arrivée du synthétiseur.  

 

L’électronique est aussi une des facettes de Process. Reverse Faults pourrait très bien faire penser à une des nouvelles musiques de Flume jusqu’à que l’on entende la voix de Sampha se poser et nous embarquer dans une autre dimension.

 

8ème morceau de l’album, Timmy’s Prayer est selon moi le plus réussi. Dès les premières notes on est comblé et ça ne fait que commencer. Un rythme lent, un Sampha qui vagabonde déplorant son amour déchu à l’aide d’une cornemuse, quelques sons de synthé, une batterie et le détail du piano : “and when I’m left without your love”. Il nous ôte les mots/maux de la bouche et nous emporte vite avec lui dans ses émotions fortes : “I’m bleeding and you don’t care”, “I’m waiting ‘cause I fucked up”.

 

Percussion et synthétiseur sont de nouveau à l’honneur avec Incomplete Kisses : la voix de Sampha arrive au bon moment pour faire écho au synthétiseur et les deux arrivent à trouver leur place et à donner sens au morceau. Contrairement à Take Me Inside, le piano vient se joindre vers la fin à l’électronique alors que sa voix s’estompe petit à petit.

 

L’album des 10 titres s’achève sur une question : What shouldn’t I be ? Une musique légère et presque volante où la voix de Sampha est rassurante, douce et plus aigüe que sur les autres titres. Une ambiance atmosphérique presque en acoustique où le synthétiseur est ajouté pour donner de la profondeur.

 

Vous l’aurez compris, Process est l’une des plus belles révélations de 2017. Sampha, maintenant que tu nous as ouvert l’appétit, je suis déjà affamée d’en entendre plus.

 

  • Marion LANG

 

Artiste : Sampha

Album : Process

Label / Distribution : Young Turks

Date de sortie : 03 février 2017

Genre : Soul / dance

Catégorie : Album rock

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