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FOIRE AUX VINS, vendredi 5 août, Colmar (68)

En ce 5 août, direction la Foire aux vins de Colmar pour le premier des 11 jours de festivité. Une 69ème édition annoncée comme Erocktique dont l’ouverture a été confiée à Pete Doherty et Louise Attaque.

Après avoir fait le tour de la foire, de ses vignerons et commerçants, direction le Théâtre de Plein Air et ses 10 000 places. Celui-ci se rempli assez lentement puisqu’à 20h, heure annoncée pour l’entrée de Pete Doherty, seul les cinq premiers rangs de la fosse, tout comme ceux des gradins sont occupés.

20h08, l’anglais fait son entrée brandissant un drapeau français qu’il vient installer sur un ampli. Il est accompagné d’une claviériste affublée d’une perruque rose, d’une violoniste, d’un bassiste et d’un batteur. Le leader des Babyshambles, dont le visage est marqué par ses frasques passées lance un timide « bonjour » avant que ne démarre un premier morceau appuyé par le clavier.

Le deuxième, plus rythmé, voit le xylophone remplacer le clavier. Pete lève enfin les yeux du sol et s’empare de jumelles pour observer son public aux quatre coins de la coupole qui se remplie doucement. Last of the English Roses suit pour le plaisir du public qui commence à danser, alors que de timides « all the boys together, all the girls together » montant du public accompagnent Pete Doherty. Le Libertines déambule au rythme des notes désordonnées de sa guitare, le regard baissé.

Les premières notes de piano de You’re my Survivor, tube des Libertines font crier le public alors que Doherty enchaîne avec sa guitare acoustique, s’interrompant pour un solo de violon. Une fois de plus, le poète désabusé n’offre une prestation que très mitigée, ne partageant aucune émotion, ne parvenant à emporter qu’une minorité du public. Après ce bref passage acoustique, retour à l’électrique pour une balade se terminant dans la fureur. L’ex-amant d’Amy Winehouse exprime enfin quelques émotions, reprenant ses jumelles pour s’assurer que chacun est bien installé et plaisantant en demandant à une personne de s’asseoir.

Pour le titre Albion des Babyshambles, les musiciennes au clavier et violon, elles aussi inexpressives jusqu’ici, montrent un joli moment de complicité, alors que Pete reprend son habituelle déambulation dessinant de petits ronds tête baissée. Un dernier morceau plus rock, sur lequel le premier artiste de cette édition 2016 est uniquement accompagné de son batteur et de son bassiste, vient clore le set avant que Doherty ne quitte la scène.

 

Alors que quelques spectateurs anglais venus spécialement pour Pete Doherty quittent le Théâtre de Plein Air, celui-ci continue de se remplir pour accueillir Louise Attaque. 21h30, alors qu’une musique d’introduction retenti, les cris montent du public. Gaëtan Roussel annonce : « seront jouées des chansons d’aujourd’hui, d’hier et aussi d’avant hier, et on commence par une chanson d’avant hier ». Les premières notes de Ton Invitation enflamment le public, qui en hurlent les paroles. La générosité du groupe, tout comme l’ambiance dans les gradins tranchent vraiment avec le set précédent.

On continue avec des titres du nouvel album, tout d’abord Avec le Temps, sur lequel le violon est très présent, puis la scène s’illumine de rouge pour Anomalie. Ces tubes récents sont tout aussi chanté par le public que le classique Ton Invitation. Le groupe sait occuper la scène, que ce soit Gaëtan, Arnaud Samuel au violon, ou encore Robin Feix qui se déchaîne sur sa basse. La mise en scène est elle aussi impressionnante avec d’envoûtants jeux de lumière.

La basse s’impose ensuite pour Si l’on Marchait Jusqu’à Demain dont la première partie est rapidement jouée avant que le leader de Louise Attaque ne ralentisse pour profiter et lancer son traditionnel « Nous sommes à Colmar, quelle joie, quelle chance ». La tension diminue ensuite, le public marquant tout de même la mesure sur L’Insouciance, morceau plus calme et moins connu, sur lequel la basse et le violon sont très présents. Gaëtan Roussel annonce alors qu’en écrivant ce morceau ils se sont vus le jouer et qu’ils l’ont enregistré dans le même studio qu’une chanson qu’il est possible que le public connaisse. Léa est alors repris par le public qui en connaît les paroles par cœur.

 

Sur La Plume, Arnaud Samuel se déhanche au violon avant que le morceau ne se termine de façon très rock avec une batterie assourdissante et des lumières aveuglantes. Du Monde Tout Autour, puis la reprise de la maison Tellier, Sur un Volcan, moins connus du public permettent de se reposer quelques peu avant de replonger dans des classiques.

Le leader de Louise Attaque annonce en effet être venu à Colmar en 97 98 et s’interroge sur ce que faisait le public ces années avant de lancer « Nous on faisait ça ». Le tube Savoir enflamme alors la coupole, les spectateurs se mettant à sauter en levant les bras. La chanson s’interrompt quelques minutes, faisant monter la tension, et hurler le public qui veut la fin du morceau. Gaëtan Roussel souriant d’un air sadique fait nom de la tête demandant toujours plus de cris avant de reprendre. Le succès Amour suit, puis Les Nuits Parisiennes, avant que J’t’emmène au Vent et sa longue intro au violon ne vienne clore cette série de qutre immenses tubes. Le groupe vient alors saluer son public avant de quitter la scène.

 

Le public se fait bruyant réclamant un rappel. Le groupe, qui a fait son retour en 2015 après 8 ans d’absence, revient pour Si C’était Hier, devant des lumières turquoises tourbillonnantes. Arrache Moi le Cœur suit. Le morceau est magnifiquement interprété par un Gaëtan Roussel souriant qui sait à merveille transmettre ses émotions par les mots. Chaque Jour Reste le Notre, un dernier morceau de l’album sortie en 2015, vient achever le set. Le groupe salue longuement son public sur Don’t Stop me Know de Queen avant de quitter définitivement la scène.

 

Louise Attaque a su mettre le feu à la coquille de la Foire aux Vins grâce à des tubes repris à tue-tête par le public, mais leurs nouvelles compositions ont été tout aussi efficaces. Le groupe prend vraiment plaisir à être sur scène et dégage une énergie que les éclairages ne font qu’intensifier. En revanche, Pete Doherty a été décevant, ne regardant que très peu son public, même si l’anglais bohème a fait quelques tentatives d’interactions.

 

-Julien

 

Crédits photo : Demangeot Dominique (Diversions)

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