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GRIEFJOY, Godspeed

C’est en 2013 qu’on découvre la formation Griefjoy pour la première fois. Un premier album éponyme débarque avec un titre qui va leur offrir, succès et reconnaissance : le single Touch Ground. Depuis, le groupe Griefjoy s’est fait discret. Aujourd’hui la bande de quatre niçois revient avec un nouvel album Godspeed.

Le premier titre Hollygrounds est surprenant, on s’éloigne radicalement des habitudes rock et pop. Le groupe a manifestement décidé de prendre un nouveau chemin, les guitares sont muettes, rangées bien au fond du placard. Ce qui fait désormais la nouvelle identité du groupe, ce sont les machines. Une décision peut-être trop osée pour certains, en tout cas la surprise est au rendez-vous. Griefjoy est rayé de la catégorie des rockeurs et ouvre les hostilités en tant que groupe électro-pop. On s’acclimate donc, doucement, à ce changement. Néanmoins, tous les réflexes n’ont pas été abandonnés. De petites touches nous rappellent l’ancien Griefjoy, celui qui s’abreuvait et s’épanouissait dans les traces de Foals. Désormais, le quatuor s’inscrit plus dans une dynamique électronique. Il faut s’y faire !

Après le choc, on enchaîne avec un second titre qui nous confirme le virage assumé par les garçons. Dans Lights On, nous sommes en plein flirt avec une techno mélodieuse ponctuée par des arrangements ingénieux. Le son est magnétique, dansant. Le piano de Nils Frahm, sonne très club, il évolue autour du morceau tout en restant entêtant et brave. Le rythme arrive sans difficulté à nous faire bouger et apprécier ce morceau. Talk to Me et Labyrinth ont des allures lounge, des titres qu’on apprécierait entendre lors d’une soirée à la cool, entouré d’amis proches. Un moment convivial agrémenté d’un petit verre de vin. La voix fluette et douce de Guillaume Ferran se marie parfaitement avec les notes chaleureuses du piano. Le groupe nous a conquis avec sa finesse, sa fragilité et sa technicité qu’on ne leur soupçonnait pas dans ce genre.

Un album qui s’annonce plus accessible et moins cérébral, nos jeunes perfectionnistes semblent s’émanciper. On imagine le travail et le temps mis en œuvre pour façonner ce nouveau visage.

D’autres titres plus graves et puissants viennent irriter cet album. Je parle d’Into The Dream, Virus ou encore Scream Structure. Ils sont reconnaissables, la dimension musicale est ici vertigineuse, abrupte, on bascule dans un univers plus noir. De lourdes basses, des gimmicks rébarbatifs et puissants. Ces titres donnent de la consistance, de la grandeur à Godspeed. On vacille entre l’absolue lumière, le néant et c’est particulièrement doué de sens. Griefjoy entre dans le monde 2.0 avec une avalanche de modernité sans ce laissé dépasser et surchargé par des effets. On ressent de la légèreté, de la sensibilité dans des titres pourtant ravageurs.

C’est une nouvelle recette, une boisson énergisante et détonante que Griefjoy nous fait ingurgiter. L’album est envoûtant est permet clairement, d’installer le groupe dans un nouveau registre. Un an et demi de studio, des expérimentations à Berlin, en Bretagne, à Nice et Paris. Une tâche acharnée, travaillée au corps par des potes passionnés. Cette prise de risque a l’audace d’avoir su retenir notre attention, de nous avoir surpris.

On est curieux de découvrir ce que cela donne en live, pour ceux et celles qui le souhaitent, rendez-vous le samedi 4 juin au festival écolo : We Love Green.

Pour les plus patients, ils seront en tête d’affiche à la Gaîté Lyrique, le 23 septembre prochain.

Enjoy !

-Clara

 

Artiste : Griefjoy

Album : Godspeed

Label/Distribution : Arista France

Date de sortie : 22 avril 2016

Genre : Électro-rock

Catégorie : Album Rock

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