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INTERVIEW : THE MACCABEES

Auteurs de quatre albums pleins d’audace, d’un rock primesautier et appliqué, les cinq anglais de The Maccabees reviennent avec un nouvel opus, Marks To Prove It, avec onze titres ravageurs au compteur.

SR : Qu’est-ce qui vous a inspiré pour la création de Marks To Prove It ?

Félix : On s’est beaucoup inspiré du sud de Londres et de Newcastle, des endroits qu’on fréquente en fait.

Orlando : L’inspiration est aussi venue en arpentant ces villes la nuit, des différents paysages de Londres qui changent constamment. Spécialement celui d’Elephant & Castle, le studio où nous étions, avec l’idée que les espaces se modifient et que nous en faisons partie.  

Quel est votre façon de composer et comment s’est passé l’enregistrement de ce disque ?

O : L’album a mis beaucoup de temps à se réaliser, nous avons pris un an pour composer et enregistrer ces onze titres. On commencé par composer Spit it Out, où l’on trouve du piano et une voix féminine, on a trouvé que l’ambiance du morceau fonctionnait et je pense que ça a été le point de départ de l’album. Après ça, on avait trouvé notre rythme. En fait, on avait déjà depuis quelques temps les morceaux en tête, mais l’étape suivante, le fait de les contextualiser et savoir à quoi notre album allait ressembler nous a pris beaucoup de temps.

F : Le fait d’être cinq rend la tâche moins aisée, parce qu’on perd un peu le côté spontané.
C’est un long procédé d’enregistrer un disque. Chaque membre du groupe s’investit et donne ses préférences, la direction qu’il pense être la bonne pour tel et tel morceau. Ca prend du temps d’être tous sur la même longueur d’onde et pour que ça fonctionne. C’est une expérience assez difficile mais toujours profitable et intéressante. Il y a des moments de doutes, de remise en question, mais on arrive toujours par surmonter ces moments parce qu’il y en a d’autres où tu te dis que ce que nous faisons est la meilleure chose que nous avons faite. Il faut juste être en mesure de tenir le cap et de surmonter les mauvaises passades. Le disque, une fois terminé, est un objet synonyme de beaucoup de travail et de temps.
Pour ce qui est du processus de composition, chacun travaille de son côté, pour ensuite mettre en commun.

Comment définiriez-vous Marks To Prove It ?

F : Marks To Prove It est un album qui résume les Maccabees depuis nos débuts. L’album a deux facettes, une joyeuse et une plus sombre. On a également essayé de conçevoir l’album dans l’optique de pouvoir le jouer en live, parce qu’on était assez frustrés de ne pas pouvoir jouer les morceaux de Given To The Wild sur scène, à cause du nombre de couches présentes dans le disque.

O : Nous ne voulions pas refaire le même album une seconde fois. En même temps, il est important de tirer des leçons du passé. C’est assez difficile de ne pas reproduire quelque chose que nous avons déjà fait tout en gardant ce qui fonctionne sur nos précédents albums.

Que signifie le titre de l’album ?

O : Je pense que depuis quelques temps, les gens ressentent le besoin d’avoir des photos pour prouver un fait, comme une preuve. C’est le sens de Marks To Prove It. Il faut absolument avoir une photo en sa possession pour juger de la véracité d’un fait. Il faut être capable de prouver tout ce que vous faites. 

F : L’album précédent était plutôt cinématique, assez difficile à définir. Celui-ci est l’opposé, vous entendez le groupe jouant dans une salle. Pas d’effets dans le voix, un guitariste jouant une partie,… De ce fait, le disque est plus honnête, je pense. 

Marks-to-Prove-Maccabees

Parlez-nous un peu de la pochette de Marks To Prove It.

O : C’est une photo du Faraday Memorial, qui était situé à deux pas de notre studio. La photo a été prise dans les années 60 par David Busfield je crois, un photographe amateur. Nous sommes tombés dessus sur Internet, un peu par hasard, et on l’a choisi parce qu’elle reflète un moment de vie spécial dans ce lieu public. Cette image symbolise l’album et montre d’une belle façon et différemment, un endroit qui est visité et vu des milliers de fois chaque jour.

Quel est votre titre préféré dans l’opus ?

F : Pour moi, c’est Dawn Chorus, parce que c’est le dernier titre qu’on a enregistré. On était concentrés sur chaque détail mais ça a été fluide sur ce morceau, ça nous a fait du bien.

Comment abordez-vous le live ? Préférez-vous jouer dans des grands espaces comme durant des festivals ou plutôt dans des salles plus intimistes ?

O : Lorsqu’on joue en festival, on occupe un court créneau horaire qui au final, n’est qu’une partie de la journée d’un festivalier. D’où la nécessité d’être efficace et de tout donner dès le début. Quand on joue nos propres concerts, on a plus le temps d’expérimenter certaines choses, de jouer des morceaux qu’on ne jouerait pas en festival par exemple. 

Vous aimez jouer en France ?

O : Ça fait déjà pas mal de temps qu’on a pas eu l’occasion de jouer en France. On sera en concert à la Cigale en janvier, c’est notre unique date en France hors festival pour l’instant, mais j’ai vraiment hâte de rejouer dans ce pays. J’aime beaucoup la France.

Ça fait maintenant 10 ans que le single X-Ray est sorti, qu’est ce qui a changé dans le groupe en une décennie ?

F : Le groupe a énormément changé ! J’avais 20 ans à l’époque et maintenant j’en ai 30, ça fait une grosse différence. Notre manière de composer et de penser la musique a également évolué. On joue toujours les anciens titres, ça a un côté sentimental mais on a beaucoup grandit depuis.

Quels sont vos prochains projets ?

O : On va laisser le disque sortir et voir les retombées. C’est une chance de pouvoir jouer de la musique ensemble. On va ensuite défendre l’album sur scène et se faire plaisir. En fait, on va laisser les choses se faire et on verra pour la suite.

Remerciements : à Orlando et Félix qui ont été très sympa. À Valentin de Caroline Records et à Magali pour son aide.

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