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OASIS, [What’s The Story] Morning Glory? (Deluxe Edition)

Columbia/Sony/2014

Réédition en grande pompe d’un album culte de la britpop des nineties.
Au milieu des années 90, tous les yeux sont tournés vers l’Angleterre, histoire de changer d’air et de combler le vide laissé alors par la disparition de Kurt Cobain. Et les médias britanniques toujours prêts à monter des soi-disant luttes de pouvoir s’en donnent à cœur joie avec les gars de Manchester et les Londoniens de Blur. Si sur le moment, la victoire semble être dans la poche des premiers cités, la suite de l’histoire voudra que ce soit Damon Albarn et les siens qui auront su le mieux évoluer et se renouveler alors qu’Oasis ne saura jamais se remettre du succès de cet album qui sonne pourtant leur consécration.
A peine un an après le succès de Definitely Maybe, les frères Gallagher remettent le couvert et enfoncent le clou avec [What’s The Story] Morning Glory?, un recueil de tubes de bout en bout, lancé timidement pourtant avec un premier single Roll With It, mais qui sous l’impulsion du génial Wonderwall et de la ballade à la Lennon Don’t Look Back In Anger, assoit Oasis sur le toit du monde. L’Oasismania est alors en pleine effervescence, se délectant des pics toujours fracassants de Liam et Noel, envers les autres et surtout entre eux, dans la plus pure tradition du “focking rock’n’roll” comme le dirait si bien le cadet de la fratrie. Mais après cela, les choses ne seront plus les mêmes. Oasis malgré de toujours excellentes compositions n’arrivera jamais à offrir un album aussi bon de bout en bout (à part peut être sur Dig Out Your Soul, mais avec le succès commercial en moins).
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Presque 20 ans plus tard, voici donc que [What’s The Story] Morning Glory? revient sur le devant de la scène – qu’il n’a jamais vraiment quitté finalement – avec son lot de bonus, le tout sur trois galettes. La première est tout simplement l’album que toute personne ayant un tant soit peu de goût possède déjà dans sa discothèque.
La seconde rondelle témoigne du prolifique travail de Noel Gallagher. Si on ne peut pas dire que ses compositions soient des merveilles de recherches techniques, elles n’en sont pas moins des mélodies hyperefficaces à chaque fois. Et l’homme à l’époque pouvait vous pondre assez de matière pour avoir de quoi sortir un triple album. Toutes les faces B qu’on trouvait sur les maxis sont donc réunies sur un seul disque (pour certaines déjà présentes sur la compilation The Masterplan, comme le classique Acquiesce, le rock 60’s de Headshrinker et la magnifique ballade folk Talk Tonight). Mais c’est l’occasion de remettre la main sur des morceaux comme Cum On Feel The Noise, véritable hymne taillé pour les stades ou l’hommage au second guitariste du groupe Bonehead’s Bank Holiday. Et on ne crache pas sur la reprise de You’ve Got To Hide Your Love Away des Beatles.
La troisième partie du coffret offre des prises alternatives des titres de l’album, soit sous forme de démos, soit en live. Les démos sont l’occasion d’entendre les morceaux dans leur version dépouillée, joué par Noël et de voir son talent de compositeur tant les titres font déjà mouche. Niveau live, en dehors de la version poussive de Morning Glory, c’est du tout bon avec Hello et bien sûr Acquiesce dont les oreilles les plus fines percevront le clin d’oeil aux Stones Roses dans l’outro du morceau. On trouve également un titre du jamais édité MTV Unplugged, où le groupe avait dû faire sans Liam malade, mais suppléé sans complexe par son ainé comme on le voit sur Round Are Way aux arrangements de cuivres très classieux.
Une réédition d’un album indispensable qui vaut donc vraiment le coup, et même si on a déjà l’album et ses singles à la maison, va peut être nous faire provoquer un achat compulsif.

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