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LIVE REPORT: BLOOD RED SHOES, JVAL Openair Festival, Begnins (CH), Samedi 30 Aout 2014

En Suisse, il y a deux types de festival. D’un côté les mastodontes, véritables institutions que sont le Paléo et le Montreux Jazz. Et d’un autre, il y a ceux qui restent à taille humaine mais qui pour autant savent faire preuve de qualité tant par leurs programmations que par les lieux dans lesquels ils se déroulent, souvent insolites. On citera le Rock Altitude et sa patinoire ou encore le For Noise et sa forêt. Mais ce soir, c’est un tout autre paysage qui s’ouvre à nous. Au milieu des vignes, dans le jardin d’un viticulteur se dresse la scène du JVAL Openair, avec une vue imprenable sur le lac Léman et les Alpes.

Le festival est né il y a 10 ans sous l’impulsion de trois frères, fils du viticulteur qui possèdent le domaine et qui organisait déjà lui-même des représentations de théâtre au milieu de ses coteaux. Depuis, chaque année fin aout se succèdent pendant 3 jours découvertes et groupes plus renommés dans ce décor champêtre et magnifique. Pour l’édition 2014, BRNS, Kate Tempest et donc Blood Red Shoes sont les têtes d’affiche du JVAL.
On arrive sur le lieu après une petite balade au milieu des vignes qui nous donnent soif. Avant de gouter aux productions vinicoles maison, on se dirige vers le traditionnel houblon et là l’impensable se produit: c’est l’happy hour… Dans un festival!?! Et rien que là on sait qu’on va passer une bonne soirée. Idéal pour voir le début du set des locaux de Puts Marie, mais on ne peut s’attarder car on a rendez-vous avec Steven Ansell pour un entretien fort bien sympathique (à suivre dans nos pages).

Pendant ce temps là, le trio helvético-canadien Peter Kernel a pris possession de la scène. Un set efficace, une sorte de punk désarticulé qui laisse toute la place à de longues plages instrumentales qui se marient parfaitement aux effets de lumière. Le groupe fait la fête avec la public, allant jusqu’à prêter sa guitare à un petit bonhomme de l’audience qui plaque ce soir ses premiers accords ou en faisant monter du monde sur scène pour le titre final du show.
C’est ensuite au duo de Brighton de venir secouer les grappes de raisins qui risquent de donner un vin avec beaucoup de charpente avec la dose de décibels qu’elles s’apprêtent à recevoir.
Déjà présent chez les voisins du Carabina Festival en juin, les Blood Red Shoes sont de retour dans le canton de Vaud, une semaine après avoir occupé la main stage de Rock En Seine. Changement de décor radical ce soir mais ça ne veut pas dire pour autant que Laura-Mary Carter et Steven Ansell vont s’économiser. Le duo ne regarde pas à la dépense et va offrir un set d’une heure électrique et sans temps mort.

Welcome Home sert d’introduction au show et comme sur l’album, il annonce la couleur. A peine Laura-Mary a le temps de changer de guitare que Steven lance I Wish I Was Someone Better. On voit la complicité qui existe entre eux deux, renforcée par les 10 années passées ensemble à écumer les scènes d’Europe. La machine est rôdée et les quelques soucis techniques du batteur avec ses cymbales sont comblés par les riffs de la Miss. Blood Red Shoes, c’est du punk ou du rock garage, comme vous voulez mais c’est surtout une efficacité indéniable à faire beaucoup avec peu. Ansell tape sur ses fûts comme un forcené, ce qui offre de superbes moments comme l’intro de Cold qui annonce un enchainement génial avec The Perfect Mess, single de leur dernier album éponyme, suivi de Heartsink. Laura-Mary Carter n’est pas en reste. Elle parait frêle et fragile quand on la voit. Mais avec sa six cordes entre les mains et son pedalboard sous le pied, ce n’est plus la même histoire. Elle balance des riffs heavy à souhait sur l’ultra efficace Je Me Perds ou se permet un solo plein de distorsion à la fin de Red River. Et au chant, on ne sait toujours pas d’où vient ce cri qui conclue Speech Coma. Le public aime et on voit même un pogo se former dans la foule. Une heure de set rondement menée par les Blood Red Shoes qui bien qu’arrivant à la fin de leur tournée, ne semblent pas accuser de coup de mou. On ressort de là un peu plus sourd qu’en arrivant et on ne s’en plaint même pas.
Tant par la qualité de sa programmation que par son cadre magique, le JVAL Openair est une surprenante découverte pour nous. Vivement l’année prochaine…

Setlist:

. Welcome Home
. I Wish I Was Someone Better
. Don’t Ask
. Red River
. Speech Coma
. Everything All At Once
. Cold
. The Perfect Mess
. Heartsink
. This Is Not For You
. Black Distractions
. An Animal
. Light It Up
. Je Me Pers
. Colours Fade

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