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LIVE REPORT: NEIL YOUNG & CRAZY HORSE, Foire Aux Vins, Colmar (68), Vendredi 8 Aout 2014

67 ans et toujours pas une ride. On ne parle pas de l’invité du soir (il est à peine plus vieux) mais bien de la Foire Aux Vins de Colmar qui sonne un grand coup pour son ouverture: avoir l’honneur d’accueillir le Loner et son cheval fou  pour l’unique date française de sa tournée européenne. Et toutes les conditions étaient réunies pour que la soirée se déroule sous les meilleurs hospices.
Le soleil a répondu présent pour la première journée de ce rendez-vous incontournable de l’été en Alsace. Qui dit soleil, dit chaleur et il est fort à parier que le Riesling servi bien frais aura de rapides conséquences sur l’organisme.
Déjà beaucoup de monde afflue pour attendre devant les grilles de l’amphithéâtre du parc des expositions. Un public de tout âge, qui montre bien que la musique du Canadien touche toutes les générations. Et ce soir, le concert sera placé sous le signe de l’amour, de la paix et de la protection de la planète. Et pour marquer les esprits et faire passer son message, Neil Young ne fait pas les choses à moitié: chaque personne se voit remettre gratuitement un t-shirt 100% coton organique avec sur le torse l’inscription “protect” pour les dames et “earth” pour les messieurs, le tout portant le sceau de Neil Young et Crazy Horse. Une belle façon de sensibiliser les gens.
Petit point noir de la soirée: l’absence de The Magic Numbers qui devaient assurer  la première partie mais qui pour un problème de transport n’ont pu arriver à destination. Dommage, on était curieux de voir ces Anglais annoncés comme influencés par Crosby, Stills, Nash & Young et qui auraient vraiment été dans le tempo de la soirée. C’est donc le duo Dry Rice qui assure le remplacement au pied levé. Un duo composé de deux roadies du Loner, mais qui assure pour offrir un petit quart d’heure de blues bien senti.
Le décor est planté et n’attend plus que le groupe. Fond de scène à l’effigie de Crazy Horse, un totem bienveillant sur le côté de la scène et un drapeau pirate qui flotte au dessus de la batterie de Ralph Molina. Les lumières s’éteignent enfin après une longue attente et Neil Young et son éternel  backband prennent possession des lieux. Je disais plus haut que le concert serait très peace & love. C’est logiquement que Love And Only Love ouvre la setlist. Et dès la première note, on reconnait le son lourd de Old Black. Le groupe se retrouve en cercle devant la batterie de Molina mais est amputé d’un de ses membres historiques. En convalescence après des soucis cardiaques, Billy Talbot est remplacé à la basse par Rick Rosas, très discret mais néanmoins efficace. L’amour ne fait pas tout et le nouveau morceau Standing In The Light Of Love ou Name Of Love de l’ignoble American Dream produit avec CSN ne seront pas les titres que l’on retiendra de la soirée car vraiment en deçà du reste. Alors qu’à l’opposé, quand le Canadien déchaîne les foudres électriques, on est dans un autre monde. Be The Rain de l’album Greendale est l’excellente surprise du soir et la présence de deux choristes est plutôt bien sentie et confère un petit côté soul au concert.
Un oiseau descend du ciel pour se placer devant Poncho Sampedro, Molina lance une déflagration sonore qui annonce l’orage. Neil Young entame le solo de Like A Hurricane et là tout l’amphithéâtre se lève et reprend en choeur les fameuses paroles “you are like a hurricane, there’s calm in your eye”. La ballade Living With War est plutôt nécessaire ensuite pour calmer un peu l’atmosphère. C’est le côté “peace” de la soirée.
Le groupe quitte la scène pour laisser le Chef avec sa guitare acoustique et son harmonica. Même si ce n’est plus une surprise, il reprend alors Blowin’ In The Wind et se l’approprie comme si elle était de lui. Et ensuite c’est le classique Heart Of Gold qui donne comme jamais des frissons.
A peine remis de nos émotions, Old Black fait son retour avec Powderfinger pour reprendre calmement avant Down By The River, très blues, très sale, que Neil Young étire pendant presque un quart d’heure à coup de soli génialement interminables.
Rockin’ In The Free World, titre universel et taillé pour les stades clôt la setlist avant le rappel. Le public une nouvelle fois fait les choeurs et sent malheureusement que la soirée arrive à sa conclusion. Une conclusion en mode écolo pour Neil Young qui se questionne toujours sur le devenir de la planète avec Who’s Gonna Stand Up And Save The Earth, titre final de ses deux heures de show. Après s’être réuni sur le devant de la scène pour remercier l’audience, le groupe quitte les lieux et nous laisse avec des acouphènes dont on ne se plaindra pas.
Intemporelle et universelle, la musique de Neil Young traverse les âges sans prendre une ride et force plus que jamais le respect. “Hey hey my my, rock’n’roll will never die”

Setlist:

. Love And Only Love
. Be The Rain
. Standing In The Light Of Love
. Days That Used To Be
. Like A Hurricane
. Living With War
. Blowin’ In The Wind (Bob Dylan)
. Heart Of Gold
. Powderfinger
. Down By The River
. Name Of Love (CSNY)
. Rockin’ In The Free World

. Who’s Gonna Stand Up And Save The Earth

Report paru dans Diversions.
www.diversions-magazine.com
Photos par Samuel Coulon.

Remerciements à l’équipe de la Foire aux Vins de Colmar et surtout à Marie de l’accueil qui résout les problèmes.

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