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JACK WHITE, Lazaretto

Third Man Records/Wagram/2014

Deux années ont passées après le succès de Blunderbuss. L’ambassadeur de Third Man Records, qui se faisait plutôt discret, prend tout le monde de court et remet le couvert avec Lazaretto, explorant les différentes facettes du blues, de la country et bien sur du rock ‘n’roll.
Pour son nouveau bébé le “troisième homme” a décidé de faire les choses en grand à commencer par l’objet vinyle en lui même qui comporte deux morceaux cachés sous l’étiquette centrale dont l’un se lira en 78 tours et l’autre en 45 tours alors que tous les autres se liront en 33 tours. On connaît l’excentricité de White concernant l’objet circulaire mais qu’en est-il du contenu ?
Les premières notes de claviers de Three Woman nous plongent dans un univers teinté de blues à l’accent sudiste taillé pour les saloons. Lazaretto révélé depuis maintenant quelques mois lors du Record Store Day, (qui d’ailleurs devrait entrer dans le Guinness Book pour le morceau enregistré et pressé le plus rapidement au monde…) nous offre un riff imparable et hypnotique suivit d’un solo distordu dont seul Jacky a le secret.
Le violon et la voix de la douce Lily Mae (officiant dans le groupe féminin sur scène) rejoint celle du patron autour de Temporary Ground dans une veine country 100% made in Nashville.
Le piano, instrument maître sur Blunderbuss, retentit sur Would You Fight For My Love ? qui, couplé à ce riff bluesy ravageur, nous rappelle rapidement l’excellent Another Way To Die enregistré pour la B.O. de Quantum Of Solace avec Alicia Keys.
High Ball Stepper, morceau instrumental progressif, nous envoie son riff sale et huileux bourré d’octaver répondant et explosant ce piano de saloon qui tente de se frayer un chemin en arrière plan.
La seconde partie du disque quant à elle, est essentiellement orientée country sudiste avec de très bonnes surprises dont Alone In My Home et son refrain accrocheur. That Black Bat Licorice, morceau ovni se montrant aussi étrange que la pochette du disque, fait ici plus figure de jam improvisé. Quant au reste de la production qui se termine magnifiquement sur la ballade piano/guitare/voix Want And Able, elle est simple mais efficace.
Pour la petite histoire, Lazaretto fût une sorte d’hôpital (apparu au XVIIIè siècle) où l’on mettait en quarantaine les malades contagieux tels les lépreux ou les pestiférés. Son nom quant à lui fût inspiré par le personnage du Nouveau Testament Lazare le bon malade… Bien que White soit bel et bien lui aussi un malade (dans le bon sens du terme !), on ne saurait que trop conseiller cet album à tout les amateurs du bonhomme. Plus éclectique encore que son prédécesseur et véritable hommage au blues et à la country sudiste, Lazaretto marque le grand retour du troisième homme qui signe là l’une de ses plus belles productions.

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