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LIVE REPORT: BLOOD RED SHOES, La Rodia, Besançon, Vendredi 01 juin 2012

La soirée s’annonce très rock à la SMAC bisontine. Après une conférence rondement menée par l’érudit rock Nicolas Sauvage sur le clivage Grunge/Britpop au début des années 90, le club accueil ce soir deux formations qui vont faire vrombir les basses. Et le choix du sujet du soir est plutôt judicieux, les Blood Red Shoes pouvant prétendre combiner les deux genres avec un chant plutôt axé britpop mais servit par une rythmique assurément lourde issue du grunge.

C’est Wallace Vanborn groupe belge qui ouvrira pour le duo en nous assommant avec un rock-stoner vraiment efficace. Face à l’énergie débordante de la prestation et l’engouement du public (où on a pu voir Steven Ansell, batteur des Blood Red Shoes véritablement fan) et un morceau instrumental en final du set qui termine de nous mettre une claque, on se demanderait presque si la première partie ne grignoterait pas quelque peu la tête d’affiche de la soirée…Après un détour par la buvette histoire de ne pas succomber à la déshydratation, nous retournons dans la salle du club qui manifestement est comble. Et ce qui est frappant aussi, c’est la population présente, allant des ados aux “Bref” trentenaires, en passant par les midlife risis.
La scène est sobre: une lampe de chevet à ambiance tamisée orange sur un meuble, ainsi qu’une vieille télévision vintage, qui visiblement captait mal car ce soir, sur la télé la neige a envahi l’écran. Vers 21h30 Laura et Steven entrent en scène sous les applaudissements et entament dans un lourd fracas It’s Getting Boring By The Sea issu du premier album. C’est déjà l’hystérie dans la foule et ce n’est pas Don’t Ask et ses riffs rock puissants qui viendront calmer les esprits. Le garage-rock et le grunge seront à l’honneur ce soir. Martelage de fûts de la part de Steven et c’est le tout nouveau single Cold qui résonne nous replongeant dans l’univers sombre du son des années 90. Ce n’est que le début et déjà la température de la salle devient insoutenable. Le duo ne nous ménage pas et enchaîne les succès énergiques de ses débuts avec It Is Happening Again ou encore Doesn’t Matter Much (déclanchant par la même occasion un pogot). Mais c’est peut être bizarrement cela que l’on pourrait leur reprocher. En effet les classiques les plus énergiques font toujours l’effet d’une bombe alors que le dernier album n’est pas assez exploité. Nous aurons eu le droit tout de même au très bon In Time To Voices qui a donné son nom au dernier opus ainsi que Lost Kids fortement influencé par les groupes de la scène grunge des années 90 dont on ne citera aucun nom. Malgré ce point négatif, la prestation est diablement efficace. De même pour le public qui est réellement surchauffé et en forme. Ce qui n’est pas le cas de tous malheureusement. On sentait bien que Laura était assez distante du public, très concentrée sur sa guitare et son chant. Tout le contraire de Steven véritablement excité et heureux d’être présent ce soir. Et pour confirmer ce qu’on sentait, la pauvre Laura s’empressa de jeter sa guitare et de quitter la scène en courant, pour a priori une sombre histoire de vomi… Steven délaissé seul sur scène détent l’atmosphère mais nous avoue que sa camarade a été malade toute la journée et que c’était limite si elle pouvait jouer. mais la petite est costaude et les premières notes de I Wish I Was Someone Better peuvent retentir et font perdre encore une fois le contrôle au public. S’en suit le très sombre Colours Fade avec sa lourde rythmique garage aux pointes grunge, ainsi que son chant parfaitement couplé nous remémorant au passage les années Pixies ou encore Sonic Youth. Le duo se retirera avec Je Me Perds issu du dernier album véritable ouragan de 1mn 30 provoquant un énième mouvement de foule de folie bestiale. Après 1h30 de son saturé au possible Steven Et Laura prennent un repos bien mérité surtout pour cette dernière qui a héroïquement terminé le set au bord de l’évanouissement. Si c’est pas rock n roll çà…

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